Au milieu des étiquettes traditionnelles du rayon camembert, la série limitée « Oh la vache » détonne avec son design qui évite les traditionnels fromagers ou pommiers. « Les consommateurs de camembert ont 60 ans et plus, il est urgent d’apporter de la modernité », explique Émilie Fléchard, directrice adjointe de la fromagerie Gillot. Les ventes s’érodent, d’autant plus que « les gens se lassent des camemberts pasteurisés ». Le camembert « Oh la Vache » n’est pas une AOP, car s’il est au lait cru et fabriqué en Normandie, sa fabrication est mécanisée. D’ailleurs, la laiterie n’a pas souhaité inscrire sur l’étiquette « fabriqué en Normandie », la pomme de discorde des fabricants de camemberts, « pour tester la perception des consommateurs ».
Ce débouché permet aussi d’écouler le lait des producteurs qui sont sortis de l’AOP après le durcissement du cahier des charges en 2013. Ce fromage est vu comme un pont entre un camembert pasteurisé et un camembert AOP. Il s’agit de proposer « une authenticité maîtrisée » à un consommateur débutant, jeune et urbain. Ces camemberts sont vendus en exclusivité à Carrefour, notamment dans les City. L’export est néanmoins envisagé, par exemple en Belgique.
L'année 2018 démarre en trombe pour la fromagerie située à Saint-Hilaire-de-Briouze, dans l’Orne qui souhaite surfer sur la vague de la quête d’authenticité du consommateur : nouveau site Internet, films explicatifs au ton plus moderne, mais aussi nouveaux produits. Les producteurs de la laiterie ont été certifiés sans OGM et une nouvelle gamme va apparaître dans les rayons : beurre, lait et crème.
