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La Chine va importer plus de viande bovine, mais les États-Unis pourraient ne pas en profiter

Les importations chinoises de viande bovine pourraient progresser légèrement en 2025, mais entre droits de douanes supplémentaires pour les États-Unis, agréments en suspens et climat global d’incertitude, qui pourrait tirer parti du retour d’appétit du géant asiatique ?

un agent des douanes chinoises devant un conteneur dans un port
Les douanes chinoises examinent, systématiquement, depuis quelques jours, tous les conteneurs américains, exigeant des déballages coûteux en temps et en argent
© Généré par IA

Edit au 20 mars sur les agréments renouvellés par la Chine pour le porc et la volaille US, mais pas le boeuf 

La production de viande bovine devrait reculer légèrement en Chine en 2025 (-0,6 %), prévoit l’USDA. Dans le même temps, la demande devrait progresser d’à peine 0,3 %, après avoir gagné 3,8 % en 2024, malgré le ralentissement économique dans le pays. Néanmoins, ce sont les bas-morceaux qui tirent cette croissance. D’autant plus ce sont les élaborés et produits transformés qui bénéficient de la demande supplémentaire. Pour autant, sans afficher de progression, le segment de la viande bovine premium devrait garder ses parts de marché dans la restauration haut-de-gamme et sur des marques de luxe au détail, très appréciées d’une frange de la population, jeune et avec un fort pouvoir d’achat.

Enquête chinoise et guerre commerciale

Lançée le 27 décembre dernier, l’enquête chinoise sur ses importations de viande bovine et leurs effets sur la filière locale pourrait jouer sur les importations à venir. De même, la guerre commerciale avec le pays gouverné par Donald Trump s’est pour le moment traduite par une hausse de 10 % des droits de douane sur le bœuf américain appliqué sur tous les produits expédiés par les États-Unis à partir du 10 mars et débarqués après le 12 avril. Les États-Unis ont exporté 1,6 milliard de dollars de viande bovine vers la Chine en 2024, ce qui en fait leur troisième débouché.

Lire aussi : Guerre commerciale Chine-États-Unis : les sous-produits du porc en manque de débouchés

Des agréments américains à renouveler.

Des centaines d’agréments d’usines américaines de la viande et de la volaille sont arrivés à expiration ce dimanche. Ils avaient été démarrés dans le cadre d’un accord Chine- États-Unis porté par la première administration Trump en 2020, ce qui met en jeu 5 milliards de dollars d’envois américains (porc, bœuf et volaille confondus). 

Lire aussi : Les agriculteurs américains soulagés du report des droits de douanes pour le Mexique et le Canada

Selon Reuters, ce sont près de 1000 établissements qui sont concernés, soit les deux tiers des outils agréés pour exporter en Chine. 84 licences ont déjà expiré en février mais pour l’heure les douanes chinoises ont fermé les yeux, rapporte l’agence de presse. La Chine ne répond pas aux demandes américaines, selon l’USDA. Par ailleurs, les douanes de Shangaï ont mis en place des inspections portuaires plus soutenues et plus systématiques sur les conteneurs américains ; ce qui coûte aux exportateurs. A noter, au 20 mars on apprend par l'USDA que la Chine a renouvelé ou prolongé les agréments pour 5 ans de 14 laiteries, 210 abattoirs de volailles et 365 outils pour le porc. Les 386 établissements pour les bovins qui font face à l'expiration de leurs licences n'ont, eux, pas vu la situation s'améliorer. 

L’Amérique du Sud donnée gagnante sur le marché chinois

Que ce soit sur le segment bas-de-gamme ou premium, la Chine a besoin des importations pour répondre à la demande de sa population, sa production locale n’étant pas assez compétitive ni assez qualitative pour satisfaire ceux extrêmes. Comme l’économie chinoise ralentit et que le pouvoir d’achat se tasse, le Brésil et l’Argentine sont donnés gagnants par l’USDA. 

Lire aussi : Viande : aux États-Unis, des records à l’export en 2024, des craintes pour 2025 

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