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Consommation
Les fêtes s’annoncent prometteuses malgré des budgets restreints par l’inflation

Les fêtes approchent sans restrictions sanitaires, mais avec une attention portée sur le pouvoir d’achat. L’optimisme règne d’un bout à l’autre de la chaîne d’approvisionnement des produits festifs sur les tables des familles et des restaurants.

© Gregory Lee - stock.adobe.com

La hausse de tous les coûts marque cette fin d’année 2021. Les consommateurs perçoivent ou ressentent notamment une hausse des prix d’achat alimentaire, des trajets en voiture et du chauffage. Cette conjoncture se conjugue avec des disparités dans l’état des comptes en banque des ménages. Les industriels et grossistes de l’alimentaire vivent la hausse des matières premières, du vif, des emballages ainsi que de l’énergie et des transports. S’agissant des occasions de se réunir en famille ou de sortir à Noël, le monde du commerce connaît déjà le calendrier : le 25 décembre est un samedi, ouvrant une possibilité de premières retrouvailles le vendredi soir ; et la Saint-Sylvestre est un vendredi, ouvrant un long week-end de festivités, éventuellement à longue distance de chez soi. Et pour l’heure, aucune restriction stricte du nombre de convives ne se profile.

Des sondages éclairants sur la consommation

S’agissant des ménages, leur disposition à acheter des cadeaux, à faire leurs courses et à se déplacer est lisible à travers le sondage Opinionway pour Proximis : les Français et les cadeaux de Noël – novembre 2021 auprès de 1 017 personnes (par questionnaire auto-administré en ligne entre les 27 et 28 octobre 2021). L’état des comptes est, par ailleurs, indiqué par l’enquête d’Intrum, expert du management de crédit, auprès de 24 012 consommateurs européens, dont 1 000 Français (un questionnaire a été administré simultanément dans 24 pays d’Europe).

32 % de ménages emprunteurs pour les dépenses essentielles

D’après le sondage diffusé par Proximis, plus d’un Français sur deux (58 %) estime que ses dépenses de Noël 2021 seront fortement influencées par la hausse des prix du carburant, de l’énergie et des produits alimentaires. En conséquence, 56 % ont l’intention d’acheter des cadeaux moins chers et 52 % d’être plus économes pour les repas (18 % en sont certains). Le budget cadeaux, estimé à 282 euros cette année, reste inférieur de 20 % au niveau d’avant l’irruption du coronavirus. Mais une part considérable, 151 euros, sera dépensée en magasin, soit trois quarts de plus qu’en 2020. Les achats magasin se feront prioritairement dans les grandes surfaces (63 % contre 51 % en 2020), ce qui laisse supposer que des achats alimentaires se feront dans la foulée.

Les comptes bancaires des ménages français, selon l’enquête Intrum, sont mis à l’épreuve. Ainsi, une proportion plus élevée de Français, que l’année précédente, affirme avoir dû emprunter pour payer leurs factures au cours des 6 derniers mois (28 % contre 21 % en 2020). Et ils sont 32 % à avoir dû emprunter des sommes pouvant aller jusqu’à 25 % de leurs revenus mensuels pour couvrir leurs dépenses essentielles. Le distributeur E.Leclerc a promis de limiter l’effet de l’inflation auprès de ses clients.

La hausse des volailles festives sera très supportable par le consommateur

Les coûts de production des produits agricoles et alimentaires sont en effet en hausse. Les volailles festives, mets emblématiques de Noël, n’en seront pas moins nombreuses sur les tables. Selon le Syndicat des labels avicoles de France (Synalaf), les mises en place sont stables (à 2,7 millions de têtes) depuis ces dernières années. L’évolution cette année se situe entre les poulardes, en progression de 6 %, et les dindes fermières, en recul dans la même quantité. « Les familles vont vouloir marquer le coup, je suis optimiste, commente Bernard Tauzia, président du Synalaf. D’après les entreprises, les précommandes sont encourageantes. » Ajoutant : « Les discussions avec les distributeurs sont difficiles, mais nous sommes sûrs qu’ils vont bien mettre en avant nos volailles label Rouge, qui sont produites dans une vingtaine de terroirs et font une offre locale. »

Les hausses se sont produites au fil des mois

Quant aux prix de détail, « la hausse des volailles festives sera très supportable par le consommateur, de quelques pourcents, et les promotions feront leur effet », pense Bernard Tauzia.

À Rungis, « l’activité est honorable », estime Marie-Claire Poirier, présidente de Beaugrain, grossiste pratiquant le e-commerce et livrant quotidiennement 200 grands hôtels et bistrots de la région parisienne et de province. « Les prix des produits, des cartons et de la livraison ont augmenté très sensiblement, témoigne-t-elle. Les hausses se sont produites au fil des mois. Je pense que les restaurateurs les répercutent progressivement. »

Moins de main-d’œuvre, prudence à la vente

Autre difficulté pour les industriels de zones à forte tension sur la main-d’œuvre non qualifiée : le manque de saisonniers. D’aucuns témoignent devoir refuser certains marchés, après calculs. De ce fait, les surplus de fin de saison seront limités.

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