L’hiver dernier, la laiterie de la Voueize à Gouzon dans la Creuse a lancé un gouzon à la truffe. Depuis le mois de mars, elle propose deux nouvelles déclinaisons de son fromage emblématique à la texture crémeuse et fondante : le gouzon ail et fines herbes et le gouzon au poivre.
"C’est nécessaire de lancer des nouveautés, indique Pierre Dischamp, directeur de la fromagerie. Ce n’est pas réellement une innovation mais c’est un élargissement de gamme qui permet de saisonnaliser l’offre produits et d’animer les ventes auprès de nos clients. Là, on est sur des fromages plutôt d’été et issus d’une tradition dans la Creuse, pays du boursault ! On s’inspire du passé…" Nouveauté aussi cet été au rayon yaourts avec des saveurs inédites en aromatisé et en bicouches : framboise, fruits des bois, abricots, noix de coco.
Innovation en lait de chèvre
Par ailleurs, l’entreprise abandonne les groupeurs plastiques et opte pour un emballage en étui carton "pour éviter les yaourts qui se détachent et pour avoir en rayon une surface publicitaire plus importante qui attire l’œil". Côté innovation encore, la fromagerie expérimente une gamme au lait de chèvre. "Il faut répondre aux besoins : à côté du lait de vache, il y a une demande pour le lait de brebis ou de chèvre, considère le directeur. On est en période de test avec une petite production de fromages et bientôt de yaourts. En fonction des retours, on développera éventuellement."
La fromagerie artisanale créée en 1960 transforme 1,2 million de litres de lait de vache par an et produit une grande variété de fromages à pâte molle ou pressée, ainsi que des produits ultrafrais comme la crème fraîche et le fromage blanc. De réputation régionale, elle couvre tous les circuits de distribution du Limousin jusqu’à Clermont-Ferrand.
Coût de l'énergie
Depuis l’année dernière, l’entreprise subit le contrecoup de l’inflation. "Les prix de l’énergie ont explosé et concernant le lait, notre matière première, il a fallu dès mars 2022 mettre en place un plan d’urgence pour les producteurs, raconte Pierre Dischamp. On est passé de 380 € à 430 € les mille litres. On a dû répercuter ces hausses et augmenter les prix de nos produits de 14 à 15 %. On a perdu un peu de volumes de ventes." En revanche, la crise inflationniste a eu raison des produits bio de la fromagerie qui a complètement cessé de produire ce complément de gamme. Pour amortir la flambée des coûts de l’énergie, la fromagerie devrait investir en 2024 dans un nouveau bâtiment de 1600 m2 avec toiture photovoltaïque. "Ça permettra de couvrir 25 à 30 % de nos besoins en électricité et le surplus sera revendu à EDF, détaille le directeur. C’est une opération qu’on va rentabiliser en 12-13 ans. Ce nouveau bâtiment va aussi nous permettre de garantir l’avenir. On a des locaux anciens peu ergonomiques. On pourra aménager le bâtiment en fonction de nos besoins de développement avec des équipements pour la fabrication, la préparation de commandes..."
En 2022, l’entreprise qui emploie dix salariés a réalisé presque 2 millions d’euros de chiffre d’affaires.
