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Filière veau : quelles évolutions dans la protection animale ?

Denis Simonin, chef de secteur pour le bien-être des animaux au sein de la Direction générale de la Santé et de la Sécurité alimentaire à Bruxelles ; Fabien Fontaine, président de la société québécoise Délimax Veaux lourds Ltée et Christine Roguet, chef de projet au pôle économie de l’Ifip.
© © Th. G.

Après avoir structuré son cadre réglementaire, l’Europe mise sur des moyens non législatifs pour améliorer les pratiques d’élevage. Exemple avec la filière veau, qui a abordé la question du bien-être animal lors de son Symposium international.

Le sixième Symposium international de la filière veau, qui s’est déroulé les 25 et 26 avril à La Baule, a proposé une table ronde sur le thème "élevage de veau et protection animale". « Il y a quinze ans, on se demandait : pourquoi le bien-être ? ; aujourd’hui, la première question, c’est : comment ? », a imagé Denis Simonin, qui travaille depuis 1999 sur le bien-être animal à la Commission européenne. Chef de secteur pour le bien-être des animaux au sein de la Direction générale de la Santé et de la Sécurité alimentaire, il a retracé les principales évolutions réglementaires européennes.

La directive du 20 janvier 1997 requiert un élevage en groupe des veaux à partir de 8 semaines, sauf prescription vétérinaire. Elle a été enrichie de la directive 2008/119/CE sur les normes relatives à la protection des veaux (regroupement des veaux, surface des cases, organisation de l’espace et d’équipements…). Le transport et l’abattage sont respectivement régis par les règlements CE 1-2005 et 1099-2009. « On était dans les années 1990 sur la prescription, avec des normes en termes de logement, d’alimentation, puis on a basculé sur une législation intégrant des objectifs généraux et des indicateurs », a souligné Denis Simonin.

Une plateforme européenne

Alors que le dernier texte communautaire date de 2009, des moyens non législatifs prennent le relais en lien avec les évolutions de la demande sociétale. « De normes réglementaires encadrant les pratiques d’élevage, on glisse vers des normes professionnelles, chartes, labels. On peut ainsi plus facilement communiquer sur l’évolution des pratiques et espérer tirer une plus-value des efforts fournis », a estimé Christine Roguet, chef de projet au pôle économie de l’Ifip. Parmi les multiples initiatives prises ces dernières années, on peut relever les labels bien-être dans certains pays (cf. encadré), en France le plan bien-être animal 2016-2020 et les nombreux guides pratiques élaborés pour aider les opérateurs à appliquer la réglementation.

Au niveau européen, Bruxelles va créer une plateforme sur le bien-être animal rassemblant chercheurs, représentants de l’élevage, ONG, administrations, vétérinaires… L’idée est selon Denis Simonin de privilégier « les discussions et le consensus pour faire avancer les choses ». Parallèlement, va naître un centre européen de référence sur le bien-être animal, qui aura pour mission d’apporter un appui scientifique et technique aux acteurs.

Et ailleurs ? Président de la société québécoise Délimax Veaux lourds Ltée, Fabien Fontaine a expliqué aux congressistes comment dans son pays, pour progresser dans la protection des animaux, « il faut des convictions en l’absence de réglementation ». Les siennes l’ont conduit à investir 30 millions de dollars canadiens dans ses infrastructures d’élevage.

Des labels bien-être dans les pays du Nord

Plusieurs pays du nord de l’Europe, Pays-Bas, Allemagne et Danemark ont fait évoluer leurs systèmes d’élevage en s’appuyant sur les labels bien-être d’associations de protection animale. Bert van den Berg, responsable de projets relatifs aux animaux d’élevage au sein de l’ONG néerlandaise Dierenbescherming, a rappelé à La Baule la genèse du label Beter Leven. Créé en 2007 sur le poulet de chair avec le concours de distributeurs et d’industriels, ce label a représenté, en 2016, 26 millions de têtes commercialisées, dont 250 000 veaux. Fonctionnant avec un système d’une, deux ou trois étoiles, « il permet au consommateur de choisir un produit avec plus de bien-être, entre le standard et le bio », a relevé Christine Roguet. En France, Interbev a engagé en 2014 une démarche de concertation environnementale avec quatre ONG welfaristes.

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