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Fabrications de produits laitiers : vers quoi vont se tourner les industriels en 2024 ?

Les prévisions de la Commission européenne sont à une industrie laitière toujours davantage tournée vers le couple fromage/lactosérum, avec un maintien en beurre/poudre mais une baisse en ultra-frais, afin de s’adapter aux aléas de la demande intérieure et du marché mondial. 

une usine de transformation du lait en fromage, beurre, poudre de lait, dessin style illustration
Les fabrications seront encore tournées vers le fromage en 2024, selon les prévisions de la Commission européenne
© Généré par l'IA

La Commission européenne s’attend à des volumes de lait en progression de 0,4 % en 2024 par rapport à 2023. Comment ces petits surplus seront-ils utilisés par les industriels laitiers ? Dans la même dynamique de l’an dernier, si l’on en croit les prévisions récemment publiées. 

Lire aussi : Face à la baisse de la collecte, l’industrie laitière doit être « proactive », enjoint la Rabobank

Le fromage, option préférée des industriels laitiers

En 2023, les fabrications européennes de fromage ont progressé de 1,4 %, et elles pourraient de nouveau gagner 0,7 % en 2024, estime la Commission. Car nos exportations se portent bien (+3,6 % en volume en 2023, +2,5 % attendus cette année) tout comme la consommation intérieure, qui devrait profiter de l’accalmie de l’inflation et de la baisse des coûts de production, notamment de l’énergie. 

Le lactosérum, de plus en plus destiné à l’export

Coproduit de la fabrication de fromage, la production de lactosérum devrait donc continuer de progresser, (+0,9 % après une hausse de 1,2 % l’an dernier). Pour autant, la demande sur le marché intérieur recule, plombée notamment par la décapitalisation du cheptel porcin et la baisse des effectifs de veaux de boucherie. Mais les exportations sont dynamiques (+4,5 % l’an dernier, +2,5 % attendus cette année), ce qui contribue au maintien des prix. 

Les exportations de poudres de lait ont rebondi en 2023...

L’an dernier, malgré des fabrications en baisse de 5,4 %, les exportations européennes de poudre de lait écrémé ont rebondi (+10 %), grâce à la bonne demande du Maghreb (Algérie notamment), de l’Asie et du Moyen-Orient. Même rebond pour les envois de poudre de lait entier (+12 %), là aussi grâce au quadruplement des achats algériens. 

... mais pourraient se tasser en 2024

Mais un changement de tendance est attendu pour 2024. En poudre de lait écrémé, si la production est anticipée stable, les exportations ne devraient progresser que de 1 %. La demande intérieure est aussi attendue en retrait (-5,3 %) alors que la flambée des prix du cacao va avoir un effet négatif sur les fabrications de chocolat, et donc l’utilisation de poudre. En poudre de lait entier, même recul anticipé sur le marché intérieur (-2 %) et des exportations sous contrainte (- %), entre marasme de la Chine et compétition accrue de la Nouvelle-Zélande. 

Le regain de compétitivité du beurre bénéficie aux exportations

Les fabrications de beurre ont progressé de 1,5 % en 2023 et les exportations de 15 %, « mais il est peu probable qu'un rythme similaire soit maintenu en 2024 » prévient la Commission qui s’attend à une quasi-stabilité des fabrications et une nouvelle progression de 1,5 % des exportations. 

En produits frais, 2023 meilleure que prévu

La Commission note que les résultats de 2023 ont dépassé ses prévisions pour les fabrications de produits laitiers frais, notamment en crème (+1,5 %) mais aussi en lait de consommation (+0.3%), grâce à une consommation intérieure dynamique, néanmoins elle anticipe « un retour à la tendance baissière des années précédentes » sur 2024, avec une diminution globale des fabrications de ces produits (-0,8 %) qui les ramènerait à leur niveau de 2022. 

Lire aussi : Lait de consommation : que retenir de 2023 ?

Pour autant, la croissance pourrait rester de mise en crème et en yaourt, car ces produits restent plébiscités. Du côté des exportations, elles sont encore attendues en baisse, comme l’année dernière où elles avaient reculé de 5,5 %, sous l’effet, particulièrement, de la baisse de la demande chinoise. 

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