Etats-Unis : la chasse aux glucides est lancée
Selon une étude réalisée récemment par une société de consultants, le Valen Group, 59 millions d’Américains contrôlent la quantité de glucides dans leur alimentation, soit près de 30 % de la population. « Nous constatons une explosion de l’intérêt pour les produits « low carb » et des signes montrent que 2004 sera une année phare en la matière », selon Tom Weir, un responsable d’un magazine spécialisé dans l’agroalimentaire, Progressive Grocer magazine.
Après la chasse aux calories et l’engouement pour les produits « light », la mode est à la chasse aux glucides et l’industrie agroalimentaire s’y est engouffrée. Ce régime alimentaire centré sur la réduction des sucres ou féculents et la consommation accrue de viandes a été popularisé par le docteur Robert Atkins, qui l’a détaillé dans un livre publié pour la première fois en 1973 et vendu depuis à plus de 10 millions d’exemplaires.
Une mode bénéfique pour l’industrie de la viande
« C’est un peu le far-west pour cette industrie », reconnaît Iris Shaffer, la directrice de la Low Carb Manufacturers Alliance, un lobby d’industriels créé il y a seulement quelques mois. En janvier, 450 sociétés se sont retrouvées pendant deux jours à un « Sommet du low carb » à Denver (Colorado, ouest) pour discuter des possibilités d’un marché estimé à des dizaines de milliards de dollars.
L’industrie de la viande a été la première bénéficiaire de cette mode en enregistrant une nette hausse des ventes, au détriment des fabricants de pâtes, de pain et de sucreries. Mais ces derniers ont décidé de contre-attaquer en occupant le terrain. On trouve désormais des bonbons ou des barres chocolatées étiquetés « low carb ».
Les fabricants de pizza ne sont pas en reste et certains proposent des pizzas « low carb », comme la chaîne de pizzerias Donatos, une ancienne filiale du groupe McDonald’s. L’un des trois principaux brasseurs américains, Coors, propose depuis le 1er mars une nouvelle bière « low carb » sur un marché déjà occupé par des concurrents.
Un nouveau régime peut chasser le précédent
Mais selon des études scientifiques récentes, les régimes réduisant les glucides ne sont pas plus efficaces à long terme que les régimes classiques réduisant les graisses. La consommation de graisses sans restriction risque au contraire d’augmenter la concentration de cholestérol, qui est un facteur de risque établi pour les maladies cardiaques. Autrement dit, un nouveau régime risque bientôt de chasser le précédent. Ce qui ne fait que confirmer que le meilleur des régimes, c’est celui d’une alimentation équilibrée en tout.