Aller au contenu principal

Restauration concédée
« On est satisfaits de l’ambition fixée par la loi »

Le Syndicat national de la restauration collective organisait ses entretiens annuels le 18 septembre 2018 à Paris. L’occasion d’interviewer son président, Philippe Pont-Nourat.

Philitppe Pont-Nourat, président du Syndicat national de la restauration collective.
© DR

Les Marchés Hebdo : Vous avez abordé deux thèmes lors de vos 4es entretiens : l’emploi et les changements de rythme des convives. Qu’en est-il ressorti ?

Philippe Pont-Nourat : Je dirais que les deux thèmes sont liés. En restauration collective, jamais nous n’avons autant acheté de produits bruts et cuisiné qu’aujourd’hui. Nous avons besoin de compétences culinaires. Longtemps, la restauration collective a souffert d’une image difficile un peu compensée par l’équilibre vie privée/vie professionnelle. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de concepts à manager, parfois contradictoires. À nous de faire valoir la qualité de nos offres pour mieux recruter et de prendre en main avec beaucoup d’énergie la voie de l’apprentissage. Il faut arrêter de se plaindre de ne pas trouver la ressource. Nous avons l’avantage de proposer tout un parcours au sein d’une même structure.

LMH : Combien avez-vous d’emplois à offrir ?

P. P.-N. : Je pense que rien qu’en Île-de-France, il nous manque 200 ou 300 salariés sur des postes de cuisine.

LMH : Le secteur de la restauration collective est fortement sollicité pour s’améliorer par la loi EGA. Qu’en pensez-vous ?

P. P.-N. : On est satisfaits de l’ambition fixée par la loi qui demande à nos clients d’améliorer la qualité de l’alimentation. Nous sommes satisfaits que le texte inclut finalement dans les 20 % de bio, des produits issus d’exploitations en conversion. C’est un peu moins ambitieux, mais c’est très vertueux en matière de dynamique. Cela donne aux exploitants envie d’y aller. Globalement, cet article 11 fait comprendre à notre métier qu’il est important. C’est une reconnaissance des 100 000 salariés de la branche.

Se réinterroger sur certaines obligations du GEMRCN

LMH : Pour remplir cet objectif, n’y a-t-il pas des difficultés à surmonter liées à l’accès à la ressource et aux surcoûts ?

P. P.-N. : Je pense que c’est faisable à la condition que l’État injecte bien 1,1 milliard d’euros pour aider à la conversion des terres. Si on veut que cette disposition ne soit pas une vanne ouverte pour l’import, l’État doit cofinancer le mouvement. Sur la question du tarif, c’est normal que le bio coûte plus cher (+10 % pour le maraîchage, +40 % pour la viande bovine), du fait des rendements plus faibles et des risques plus grands pour les producteurs. Ce surcoût, on peut le minimiser en réduisant le gaspillage alimentaire : le grammage peut compenser une très large part du surcoût. Et ça vaut le coup de se réinterroger sur certaines obligations du GEMRCN (pour les maternelles, passer de 400 g à 350 g, et scinder la tranche des 6 à 10 ans pour les primaires). Il y a aussi de la compétitivité à améliorer sur la logistique entre les petites structures qui font du bio et nos 20 000 restaurants. Après tout cela, il restera encore un surcoût de 10 à 15 centimes par couvert.

LMH : Que répondez-vous à Audrey Pulvar qui disait il y a deux semaines dans ces colonnes que le bio n’intéressait pas les sociétés de restauration ?

P. P.-N. : C’est étonnant, car les producteurs de produits bios sont passionnés par nous. Ils apprécient notre travail. Il y a déjà dix ans que l’on a introduit le bio. On a même été précurseurs. Quand on parle de villes passées en bio, ce sont très souvent des cuisines centrales en restauration concédée. Je pense qu’il s’agit d’une méconnaissance de sa part.

A savoir

Repères

21 500 restaurants

1,5 Mrd de repas servis par an

5,7 Mrds€ de CA HT

2,2 Mrds€ d’achats alimentaires

50 000 fournisseurs

Les plus lus

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

Chargement d'un camion de pomme de terre. Acheminement sur un tapis.
Pourquoi les prix des pommes de terre industrie ont-ils tant plongé cet été ?

Les volumes de pomme de terre primeurs pour l’industrie qui ne sont pas contractualisés ne trouvent actuellement pas preneurs…

brebis en bergerie
« En trois ans, on a perdu 617 000 agneaux ! » : comment la filière ovine veut enrayer la baisse de production

Les abattages d’agneaux reculent depuis 4 ans, mais la filière croit au potentiel et pousse à travailler au cœur de chaque…

viande dans un carton
Viande bovine : pourquoi notre déficit commercial s’est réduit de 10 000 t au premier semestre 2025

Les exportations françaises de viande bovine progressent au premier semestre, malgré le manque de disponibilité et les prix…

bateau porte conteneur
Viande bovine : pourquoi les exportations australiennes battent des records début 2025

La hausse de la production australienne de viande bovine rencontre une demande mondiale particulièrement dynamique. Résultat,…

poules rousses en volière
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 22 août 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio