Édulcorants : vers une filière française de la stévia ?

La production de stévia, un édulcorant intense naturel, est testée aujourd’hui dans cinq bassins français : Hérault, Midi-Pyrénées, Lot-et-Garonne, Charente-Maritime et Maine-et-Loire. Leurs représentants se sont réunis à la CCI de Saumur (49) le 13 février. Il était question de partager ses expériences, tisser des liens, identifier des axes de coopération et poser les bases d’une future filière stévia 100 % française.
Des industriels seraient séduits par un produit de qualité française face à une production mondiale qui ne cesse d’augmenter. Aujourd’hui, la stévia représente 40 % du marché mondial des édulcorants intenses, à 90 % d’origine asiatique. L’industriel Pur Circle est le leader incontesté, suivi de Cargill, de plusieurs sociétés chinoises comme Chengu Waggot, et d’Américains comme Sweet Leaf. En 2012, plus de 11 000 produits dans le monde contenaient de la stévia contre moins de 200 en 2009. En France, son potentiel serait de 3 800 tonnes de glucoside de stéviol dont l’un d’eux, le rebaudioside A, s’avère le plus sucrant et le moins amer. Le leader des sodas sous MDD L’Abeille est le premier français à avoir créé des produits spécifiques à base de stévia.
Les résultats des premières expérimentations montrent qu’une production française est possible à condition de trouver les variétés adéquates pour être compétitif. Les acteurs dont Joël Perret, une des chevilles ouvrières françaises de cette nouvelle production et président de Stévia Natura, souhaitent trouver un cadre commun pour au moins comparer les essais français. Mais certains veulent garder une longueur d’avance comme Toulouse qui, dans le cadre d’un projet labellisé par le pôle Agrimip, investit 3,8 millions d’euros depuis 2011.