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[Covid-19] Comment Biospringer a fait face

Sur son site francilien, Biospringer a géré les grands bouleversements liés à la Covid-19, grâce au maintien d’un effectif réduit en production et à la constitution d’une cellule de crise. Garder le lien avec les postes administratifs en télétravail a été un leitmotiv.

Parcours fléché, prise de température et caméra à l’accueil, lavage des mains, port du masque, distanciation physique… la visite à Biospringer est réalisée dans le contexte exceptionnel de la Covid-19. L’usine de la filiale du groupe Lesaffre, située à Maisons-Alfort (Val-de-Marne) depuis sa création en 1872 sur un terrain de 15 hectares, tourne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an.

Si la Covid-19 est venue perturber l’organisation, l’usine a maintenu le rythme durant le premier confinement et après. « Dès l’annonce du confinement en mars, nous avons pris les mesures nécessaires pour la santé de nos salariés et la continuité de nos activités. Pour les postes qui le pouvaient, le télétravail était devenu la norme. Les effectifs sur le site ont été divisés par cinq durant cette période », se souvient le directeur général, Nicolas Pierret, pour les zones Europe, Moyen-Orient et Afrique. Une cellule de crise restreinte a été mise en place autour de cinq dirigeants (le directeur général et les responsables RH, production, qualité et sécurité). Une équipe de réservistes a également été constituée.

Accord de télétravail

Pour le personnel présent sur site, afin de gérer la production et la supply chain, des plateaux-repas étaient servis et chacun déjeunait seul dans un bureau. L’entreprise avait mis également à disposition des transporteurs du pain et un espace dédié avec des douches. « Le début a été relativement anxiogène, donc il fallait être présent sur le terrain et aussi garder le lien avec les salariés à distance. Il a fallu mettre en place un autre mode de communication et dédié un peu plus de temps à l’autre », explique le directeur général.

Le début a été relativement anxiogène, donc il fallait être présent sur le terrain

La communication du groupe s’est centrée sur la mission de l’entreprise, sur les métiers de chacun. « Il fallait toujours avoir un représentant du comité de direction sur le site, les uns et les autres ont pu découvrir d’autres métiers. Le directeur commercial a pu aller davantage en production par exemple », note le directeur général. Un accord de télétravail a également pu être achevé durant cette période.

Des investissements réalisés avec un peu de retard

Côté production, la demande a explosé au cours du deuxième trimestre, réduisant les stocks de la société. Certaines filiales du groupe à l’étranger sont ponctuellement venues en appui. « Nous avons toujours du stock d’avance pour être réactif. Nous avons anticipé en modélisant au maximum la demande avec nos clients. Il était toutefois très difficile de prévoir ce qui allait se passer », détaille Nicolas Pierret. Des investissements ont pris également un peu de retard.

Au déconfinement, la situation est redevenue petit à petit plus normale, l’activité a repris son rythme de croisière. Les stocks se sont reconstitués, certains salariés ont pu prendre des congés payés. Mais les normes ne se sont pas pour autant assouplies au sein de l’entreprise qui a conservé notamment l’usage de la prise de température et le port du masque. « Ce n’était pas simple d’expliquer aux salariés pourquoi nous gardions ces normes drastiques en interne, alors que dehors tout le monde était dans un autre état d’esprit », se souvient-il.

L’année 2020 se termine dans les normes

Les investissements ont pu être terminés. La société s’est notamment équipée d’une nouvelle salle de contrôle des ateliers, inaugurée le 18 septembre dernier. Les salariés ont gagné en insonorisation et en luminosité. Six personnes travaillent dans cette salle qui contrôle les deux ateliers de séchage et d’extraction. « L’ancienne salle était beaucoup plus petite et plus sombre. Nous avions dû en mars dernier installer des glaces en plexiglas pour séparer les opérateurs entre eux. Ils gagnent ici en confort », indique Nicolas Pierret.

Si cette année ne pouvait pas être prévue dans la bonne marche de l’entreprise, il semble que Biospringer va terminer 2020 conformément à son plan. « Même si le cycle que nous avons vécu n’était pas prévu, à la fin, nous allons terminer l’année conformément à nos prévisions », précise le directeur général qui ne s’avance pas sur des prévisions 2021. « Notre modélisation nous incite à anticiper l’année 2021 avec une certaine prudence », conclut-il.

Un acteur mondial des extraits de levure et d’ingrédients dérivés de levure

Fondée en 1872 à Paris, en France, la société Biospringer est un acteur clé historique et un producteur mondial d’extraits de levure et d’ingrédients dérivés de levure. L’entreprise a été acquise par le groupe Lesaffre en 1972. Exportant dans 65 pays, elle est également implantée sur tous les continents, avec au total huit sites de production et cinq centres culinaires. Le dernier a été inauguré à Singapour en 2017. Les quatre autres se situent à Shanghai (Chine), à Milwaukee (États-Unis), à Campinas (Brésil) et à Maisons-Alfort (Val-de-Marne). Sur ce dernier site, également usine de production, Biospringer emploie au total 400 personnes. En France, elle détient une seconde usine à Strasbourg.

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