Aller au contenu principal

Crise du bio : comment l'Agence Bio mobilise la restauration collective et commerciale

La directrice de l'agence Bio, Laure Verdeau, a présenté Cuisinons Plus Bio, une campagne de communication sur trois ans, dans les locaux de Papillote et Compagnie, la cuisine centrale de la métropole angevine.

Alors que les ménages français réduisent du fait de l'inflation leur consommation de produits bio à domicile (qui pèse 92 % du total), l'Agence Bio entend mobiliser les acteurs de la restauration pour relancer la demande. En restauration collective, le potentiel serait de 1,5 milliard d'euros pour les filières bio avec un respect des 20 % inscrits dans la loi Egalim. Mais les 80 000 cantines de France n'achètent aujourd'hui que 7 % de leurs denrées en bio. Côté restauration commerciale, la part du bio à la carte des 170 000 établissements atteint un petit 1 %. Face à cette forme d'inertie, l'Agence Bio entend dynamiser le marché au moyen d'une campagne de communication sur trois ans. Orchestrée par l'agence nantaise Gulfstream Communication, Cuisinons Plus Bio va mobiliser un budget de 1,9 million d'euros, financé à 70 % par l'UE. A côté d'événements, l'Agence Bio va lancer début 2024 une plateforme digitale pour sensibiliser acteurs de la restauration et consommateurs au bio dans les assiettes en hors domicile. L'approche territorialisée s'appuiera sur un réseau de chefs ambassadeurs dans les régions, qui expliqueront pourquoi et comment ils cuisinent bio, sans entamer leur rentabilité. Avec cette opération, Laure Verdeau espère « reproduire le succès » de la campagne Bio Réflexe, qui a, indique-t-elle, impacté de + 5 % les ventes des acteurs du bio.

Lire aussi : Lait bio : les cantines jouent-elles leur rôle ?

33 % de bio et un coût matière maîtrisé à Angers

Pour le lancement médiatique de la campagne en restauration collective, la directrice de l'Agence Bio a participé le 14 novembre à une conférence de presse au sein d'une « pépite », Papillote et Compagnie, la cuisine centrale de la Société publique locale Angers Loire Restauration. Inauguré en septembre 2022, cet outil prépare chaque jour 14 000 repas aux enfants de dix-neuf communes de l'agglomération angevine. La part de produits bio y est passée de 7 % en 2014 à 33 % aujourd'hui, les produits locaux étant à 55 %. Angers Loire Restauration a avancé progressivement « en accompagnant nos producteurs locaux à s'organiser pour rentrer dans les marchés », explique son président Benoît Pilet. 

Lire aussi : Pour sauver la filière bio : "les Français devraient consommer comme les Danois"

Cette évolution s'est dessinée avec une maîtrise des coûts puisque le coût matière du repas s'établit à 1,80 euro. Pour y parvenir, la cuisine centrale a fortement réduit le gaspillage, limité à 51 g par repas et par enfant en élémentaire, et a repris en régie ses achats, ce qui a permis de tisser des relations plus fines avec les producteurs bio tout en les payant au juste prix. Par ailleurs l'équipe en cuisine, dirigée par Anthony Routhiau, privilégie le fait maison. Le chef est l'un des ambassadeurs de Cuisinons Plus Bio et participera le 23 novembre à une conférence organisée par l'Agence Bio au Salon des Maires. 

Objectif : la moitié de bio dans les cantines d’Angers

La cuisine centrale angevine est aujourd'hui à 100 % en bio sur les bananes, les pommes, les féculents ou encore les légumineuses. Une stagiaire de l'Ecole d'agriculture a été missionnée pour rechercher des producteurs bio locaux en volailles, poires, pommes de terre et autres légumes. Les objectifs de Papillote et Compagnie sont d'arriver en 2030 à 50 % de bio et 80 % de local, et sont inscrits dans le Projet alimentaire territorial (PAT) d'Angers Loire Métropole. Là aussi un exemple à suivre pour Laure Verdeau, qui estime que « les PAT sont un superbe outil pour relocaliser les filières alimentaires, à la condition d'y expliciter le bio ».

Lire aussi : Cantine : objectif 100% bio et local pour la cuisine centrale de Millau

Les plus lus

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Graphique cours du porc au MPF
Le prix du porc sous les 1,5 €/kg à Plérin, l’Allemagne perd 10 centimes

Le marché du porc européen repart sur une nouvelle baisse généralisée cette semaine. En France, le prix du porc reste en…

rayon oeuf vide en magasin
Œuf : le sol se déploie dans les achats des ménages

L’évolution des prix des œufs français, au 18 novembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio