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Alimentation animale
Bio et sans OGM : il faudra importer

Il ne sera pas simple d’obtenir de la nourriture bio 100 % française pour les animaux, estime le Céréopa dans son étude consacrée aux perspectives à cinq ans des segments sans OGM et bio.

Patricia Le Cadre, directrice de Céréopa le 13 septembre au Space.
© Y.B.

Alors que Carrefour vient de lancer son Act for food dont la première action est de garantir du bio 100 % français sur les produits frais à sa marque (fruits et légumes mais aussi œufs, poulet, lait et viande bovine), la réalité des approvisionnements montre que les premiers positionnés pourraient bien disposer d’un avantage concurrentiel. Les fabricants d’aliments pour animaux n’auront en effet probablement pas assez de matières premières hexagonales pour répondre à toutes les demandes.

Patricia Le Cadre, directrice du Céréopa, présentait les résultats de l’étude financée par Sofiprotéol et les filières bovines (lait et viande) lors du dernier salon Space de Rennes, le 13 septembre. Elle montre que les segments alternatifs (alimentation animale sans OGM et bio), qui représentaient déjà 15 % des cinq filières principales (lait, viande bovine, porc, poulet, œufs) en 2017, vont poursuivre leur essor : elles pourraient atteindre d’ici à cinq ans 21 % si la croissance suit la tendance actuelle et jusqu’à 61 % dans le scénario prospectif le plus en rupture.

À noter, que les plans de filières établis à l’issue des états généraux de l’alimentation ne donnent pas d’objectifs chiffrés en «sans OGM», mais ils sont, en bio, assez proches du scénario tendanciel (et même plus élevé en porc). La demande pousse très fort en œuf comme en lait notamment.

Quelques substitutions possibles

Même si les fabricants d’aliments pour animaux parviennent à réaliser des substitutions entre matières premières riches en protéines – soja, colza, canola (OGM mais sans déforestation), tournesol Hipro… – ce qui leur a permis de réduire leurs importations de soja génétiquement modifié, les éleveurs fabriquant à la ferme ont moins de possibilités. Or, ils contribuent également aux marchés, surtout en ruminants et en porcs.

La disponibilité en soja français insuffisante

Les volumes de soja sans OGM consommés actuellement sont portés principalement par les filières ruminants, le lait qui représente déjà 39 % des consommations, devrait peser encore plus lourd dans les 5 ans à venir, entre 42 % et 54 %.

La disponibilité en soja français (sans OGM et bio), bien que soutenu par la filière oléagineuse, sera toujours insuffisante face à l’ampleur de la hausse de la demande, représentant seulement respectivement 5 % et 4 % au mieux de la demande en matière azotée totale des aliments pour animaux. Du côté du colza, l’évolution de la réglementation sur les biocarburants influencera naturellement les disponibilités et jouera par ailleurs sur la capacité des usines de trituration française à proposer du tournesol Hipro.

Pour le bio, les importations de soja et de céréales bios sont déjà indispensables et elles augmenteront dans tous les scénarios envisagés par le Céréopa. L’importation est en général moins chère que les productions végétales bios locales, ce qui fait peser de réels dangers sur ces dernières.

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