Aller au contenu principal

Porc
Bio Direct : un leader qui ne s’en laisse pas compter

Bio Direct occupe la place de leader de la production de porc biologique en France. Également transformateur de ses porcs, il a signé en septembre une nouvelle convention d’abattage avec Charal.

Bio Direct compte 90 éleveurs, répartis entre l’Oise, les Deux-Sèvres et l’ouest de la France
© F. J.

Né en 2008 à l’initiative d’une quinzaine d’éleveurs, Bio Direct en compte 90 désormais, répartis entre l’Oise, les Deux-Sèvres et l’ouest de la France. En rompant avec Cooperl Arc Atlantique et en sortant d’Erca Bio, société de commercialisation qu’il détenait à 50-50 avec le géant porcin, le groupement a donc changé de cheval, mais n’a pas dévié de sa route de producteur-transformateur de porcs. « Nous travaillons depuis septembre avec Charal (site de Sablé-sur-Sarthe, ndlr) en prestation de services pour la moitié de nos porcs, l’autre moitié continuant d’être traitée chez Cooperl jusqu’en septembre 2020 », explique Fabrice Raymond, directeur du groupement et lui-même éleveur. Sur 800 porcs fournis à l’industrie chaque semaine, Bio Direct récupère la totalité des porcs traités chez Charal (400) et le tiers des porcs traités chez Cooperl. 

Un cahier des charges AB renforcé

Ce qu’il fait de ces carcasses et de ces pièces ? Principalement de la transformation dans ses ateliers qui traite un peu de viande et beaucoup de charcuterie. Bio Direct exploite deux unités, la Société Bignon Viande (SBV) à Louvigné-du-Désert (Ille-et-Vilaine) qui affiche 11 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 36 salariés, et la Charcuterie artisanale du pays gallo (CAPG) à Carentoir dans le Morbihan (4 millions d’euros de CA avec 25 salariés). Bio Direct a fait l’acquisition de la première un an seulement après la création du groupement, la seconde en 2012 pour accroître ses capacités de production sur de nouveaux marchés, notamment d’autres réseaux de magasins bios via le grossiste Vitafrais. La CAPG répartit aujourd'hui son chiffre d'affaires entre le bio et le conventionnel.  

La valeur ajoutée se trouve dans la transformation

Revendiquant l’application d’un cahier des charges AB renforcé par rapport au socle AB européen –éleveurs 100 % bio, pas de caillebotis mais uniquement de la paille, terres suffisantes pour fournir 50 % de l’alimentation des animaux, etc.-, les éleveurs de Bio Direct dont presque la moitié travaillent en plein air vont se faire entrepreneurs. « Sortant d’une profonde crise (2003-2006), les éleveurs savaient que la valeur ajoutée se trouve dans la transformation », poursuit Fabrice Raymond qui participe à l’aventure Bio Direct depuis le début. S’il est parfois périlleux d’associer production et transformation, il y a des opportunités qu’il faut savoir saisir. 

Biocoop, un soutien de poids

Bio Direct va bénéficier dès le départ d’un soutien de poids : Biocoop. Depuis pratiquement dix ans, le premier groupement de magasins bios en France s’approvisionne en produits bruts et transformés auprès de vingt groupements agricoles partenaires qui figurent dans sa section agricole. Bio Direct est le fournisseur de Biocoop en viande de porc et produits de charcuterie via son unité SBV. 

Au fil des ans, Bio Direct va régulièrement moderniser ses outils de production pour les rendre plus performants, investissant chaque année quelques centaines de milliers d’euros en équipements : une ligne jambon, une trancheuse et une operculeuse en 2011 ; un four fumoir en 2012 ; une seconde operculeuse en 2014 ; une nouvelle ligne de découpe en 2016 ; une doseuse à lardons cette année.

Bio Direct va parallèlement développer des gammes et des produits spécialement pour Biocoop qui absorbe pas moins de 53 % de la production de SBV, comme ces « produits de charcuterie sans sel nitrité lancés l’an dernier qui fonctionnent bien », poursuit Fabrice Raymond. Bio Direct travaille aussi en direction des industriels et de la RHD, mais pas en grande distribution. Au final, cette aventure industrielle permet aux éleveurs de Bio Direct d’être rémunérés« autour de 4 euros du kilo de carcasse ».

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio