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Arla mise sur trois milliards de kilos de lait en plus

Arla Foods et son appareil de production sont prêts à traiter plus de lait. Ils cherchent à se développer sur le marché intérieur et l’exportation pour vendre plus de fromage, de beurre et de poudre.

Jais Valeur, vice-président
d’Arla Foods
Jais Valeur, vice-président
d’Arla Foods
© ARLA FOODS / NIELS ÅGE SKOVBO

 

Depuis longtemps, Arla foods s’est préparé à traiter plus de lait après le 1er avril 2015. L’entreprise va tout d’abord devoir passer le premier semestre, pendant lequel pénalités et niveau de prix bas risquent de peser sur la production. Ensuite, le groupe prévoit une augmentation d’environ 5 % de la production au Danemark, suivie d’une stabilisation avec une croissance annuelle de 1 à 2 % jusqu’en 2020 liée surtout à un accroissement de la productivité. « Nos adhérents danois sont généralement très impliqués et volontaires, mais je m’attends à ce que seuls 20 à 30 % d’entre eux soient les vrais moteurs de la croissance », dit Jais Valeur, vice-président exécutif d’Arla Foods.

 

L’APPAREIL DE PRODUCTION EST PRÊT

Hors Danemark, les adhérents devraient eux aussi augmenter leur production, si bien que le groupe prévoit annuellement 2 à 3 milliards de kilos de lait en plus des 13,4 milliards actuels. C’est pourquoi, ces dernières années, plusieurs milliards ont été investis pour accroître la capacité d’unités au Danemark, en Allemagne et en Grande-Bretagne. « Nos structures et unités de production sont tout à fait prêtes à cette augmentation de production à la fois pour les poudres, produits dérivés, beurre et pâtes pressées », déclare, sûr de lui, le responsable d’Arla. Le lait est le bienvenu à un prix d’achat unique – donc pas de quota A et B.

La grande question est surtout celle des marchés, actuellement la société subit les effets du boycott du marché russe qui ont entraîné des pertes sur ses exportations de fromage et de beurre d’environ 1 milliard de couronnes (135 M€). C’est pourquoi Arla cherche à augmenter ses parts de marché à la fois en Europe du Nord et, hors de l’Union européenne, dans les pays émergents.

 

PLUS DE PRODUITS « PRÉMIUM »

En Europe du Nord – et au Danemark – Jais Valeur parle d’un marché partiellement saturé où la consommation de produits de base comme le lait de consommation est en baisse. « Mais nous devons cependant continuer à développer ce marché – à la fois avec nos propres produits laitiers et ceux de marques labellisées privées. Le marché danois ne présente pas une grande variété de produits « Prémium », comme on en connait en Europe du Sud. C’est le cas en particulier du segment des desserts que nous voulons développer », dit-il.

Même si Arla domine largement dans plusieurs catégories de produits, la société doit aussi faire face à la concurrence. « Il y a 30 autres laiteries au Danemark, de même qu’un nombre important de laiteries allemandes et hollandaises qui s’intéressent à notre marché intérieur. Et en Suède, on trouve Lactalis qui est la deuxième plus grande laiterie de ce pays, ce qui veut dire que le marché ne nous est aucunement réservé », dit Jais Valeur.

Il donne, par ailleurs, une caractéristique du marché intérieur danois – la grande part du lait biologique puisque quasiment un litre sur trois de lait vendu est bio. Ici, Arla est en position de force.

 

LA CROISSANCE SE FERA EN DEHORS DE L’UE

Tandis que les Européens devront consommer des produits plus chers, l’Asie et l’Afrique ouvrent d’autres perspectives. La croissance économique y atteint un nombre à deux chiffres, la population augmente et la classe moyenne acquiert un mode de consommation occidentale.

En Asie, Arla a durant de nombreuses années misé sur le marché chinois où le groupe a établi une étroite collaboration avec la société Mengniu autour de l’importation et de la production locale. Dernièrement, une filiale a été installée à Kuala Lumpur pour renforcer la présence dans le reste de l’Asie du Sud-Est.

De même, depuis longtemps, Arla est solidement implantée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, mais développe aussi ses activités au sud du Sahara avec, par exemple, le démarrage d’une unité de production et de conditionnement au Nigéria. « Nous sommes en train de nous établir encore plus en Asie et en Afrique et nous allons prendre place sur de nouveaux marchés dans ces régions. Là, nous viserons aussi les produits haut de gamme », dit Jais Valeur.

 

CHIFFRES CLÉS

• 13,4 milliards de kilos de lait collectés pour un chiffre d’affaires de 10,6 milliards d’euros

• 13400 actionnaires au Danemark, Suède, Royaume-Uni, Allemagne, Hollande, Belgique et Luxembourg qui sont les marchés de base de la société

• Principales marques internationalement connues : Castello (fromage), Lurpak (beurre) et Arla

Chiffres 2014

Rédaction Réussir

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