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Pour l'Ania, « La transparence des prix doit concerner toute la filière, des agriculteurs aux distributeurs »

Le 28 novembre 2023, l’Association nationale des industries agroalimentaires (ANIA), a fait un point presse sur l’avancée des négociations avec la grande distribution. Le pessimisme est de rigueur. Pourtant, précise son président Jean-Philippe André, « distributeurs et industriels auraient intérêt à travailler ensemble ».

Industriels comme distributeurs doivent préserver leurs marges.
Pour Jean-Philippe André, président de l'ANIA, il n'y aura pas de baisse générale des prix à la fin des négociations commerciales.
© K.BERTIN

« Nous sommes sollicités pour la trajectoire verte, la réindustrialisation et la souveraineté alimentaire, mais nous sommes pris dans des injonctions contradictoires. » Le 28 novembre 2023, c’est par ces mots que Jean-Philippe André, président de l’Association nationale des industries agroalimentaires a débuté ses rencontres avec la presse, à Paris. Il faut dire que d’après plusieurs études, l’agroalimentaire est pris en étau entre la descente en gamme à cause de la hausse des prix et la baisse des volumes. « De 2020 à 2023, les matières agricoles ont augmenté de 58%, les emballages de 42%, le transport de 34%,  et les salaires de 20%  sans oublier l’énergie qui a explosé de 60% en moyenne sur 2023», explique Jean-Philippe André. « Bien sûr l’inflation sera moins forte en 2024 , mais sans le retour des volumes, ce sera très difficile pour nos entreprises. »

Nous aurons besoin des pouvoirs publics pour assurer cette transition verte

Pour l’ANIA, 2024 sera une année charnière mais les entreprises devront être accompagnées notamment dans la décarbonation des outils de production qui va représenter plusieurs milliards d’euros d’investissement dans les années à venir. «Nous aurons besoin des pouvoirs publics pour assurer cette transition verte. Il faut aussi que la reconquête des marchés internationaux soit une priorité. En 2022, l’agroalimentaire est resté un poste excédentaire dans la balance commerciale de la France. »

Lire aussi : Décarbonation de l’industrie : Roquette et Cristal Union dans les 50 sites industriels les plus émetteurs

Pas d’illusions pour les négociations commerciales

Quand il s’agit d’aborder les négociations commerciales entre industriels et distributeurs, et dont le calendrier a été accélérer par le gouvernement pour les entreprises de réalisant plus de 350 millions d’euros en France, Jean-Philippe André coupe court : « Il n’y aura pas de baisse générale de 10 à 15% des prix. Déjà pour 2023, nos entreprises n’ont pas pu répercuté toutes les hausses subies sur le prix d’achat. » Quant aux marges des industriels si commentées dans la presse, l’ANIA est partisane de la totale transparence. « Mais si on la réclame pour les industriels, il faut aussi qu’elle concerne toute la filière, des agriculteurs aux distributeurs. » 

Des rapports toujours tendus 

D’après une enquête de l’Inspection générale des finances (IGF) dont l’ANIA a présenté les résultats hier, l’excédent brut d’exploitation (EBE) a augmenté entre 2019 et 2022 de 27% chez les agriculteurs, 9% chez les distributeurs et 1% chez les industriels. « On nous fait porter la responsabilité des négociations alors que les industriels créent de la valeur et prennent des risques. La distribution repose sur l’achat revente et compte des acteurs qui se font la guerre des prix sans merci. » Et de rappeler au passage que 90% des promotions proposées en grande distribution sont en réalité payées par les industriels.

Mais pas question pour Jean-Philippe André de fâcher les deux camps alors que la France est le pays développé où distributeurs et producteurs se regardent le plus en chiens de faïence d’après une étude de Advantage Report. 

Il serait dans l’intérêt de tous qu’on remette de l’huile dans les rouages de cette coopération pour le bénéfice de tous

« Il serait dans l’intérêt de tous qu’on remette de l’huile dans les rouages de cette coopération pour le bénéfice de tous. Notre alimentation est admirée dans le monde entier pour sa qualité et sa sécurité. Il faut la respecter. »

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