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Les agriculteurs américains soulagés du report des droits de douanes pour le Mexique et le Canada

Le secteur agricole américain pourrait bien être la principale victime de la guerre commerciale de Donald Trump, comme lors de son premier mandat. Car l’agriculture américaine est structurellement exportatrice, notamment vers les trois marchés visés par la hausse des droits de douane, le Mexique, le Canada et la Chine. 

troupeau de vaches dans les prairies du Montana
Les exportateurs de viande alertent sur la conséquence de la guerre commerciale pour leur filière, qui ne peut se satisfaire du seul marché intérieur
© USDA NRCS Montana

Deux jours après l’entrée en vigueur des taxes à 25 % sur les produits mexicains et canadiens entrant aux États-Unis, déjà retardées d’un mois, Donald Trump a finalement décidé le 6 mars d’en exempter de nombreux produits. Ce sont les biens échangés dans le cadre de l’accord commercial US-Mexique-Canada, négocié lors de son premier mandat, qui sont exonérés. Ce qui représente environ la moitié des envois mexicains et 38 % des expéditions canadiennes, précise le New York Times.

Lire aussi : États-Unis : ce qu'il faut savoir du premier exportateur agricole et agroalimentaire en une infographie

Une bonne nouvelle pour l’agriculture américaine

Cette nouvelle soulage les exportateurs agricoles. Car le Canada avait déjà annoncé la mise en place de taxes sur les produits américains, et le Mexique son intention de le faire. Au total, les États-Unis ont exporté 80 milliards de dollars de produits agricoles vers la Chine, le Canada et le Mexique en 2024. Des associations d’agriculteurs avaient d’ailleurs appelé le président Trump à davantage de modération sur les taxes. Alors que Donald Trump les avait enjoints à produire plus pour le marché intérieur, des représentants agricoles du Minnesota constataient que le marché états-unien ne suffisait pas à écouler leurs céréales et leur viande bovine. 

Pour l’heure, ces représailles sont suspendues. Les agriculteurs américains s’inquiétaient notamment d’une surtaxation de 25 % de la potasse, importée du Canada, qui aurait nuit à leur compétitivité. Elle ne sera finalement soumise qu’à 10 % de droits de douane.

Lire aussi : Quel potentiel pour les exportations agricoles et agroalimentaires vers le continent américain en 2025 ?

Lors de la guerre commerciale du premier mandat de Donald Trump, 80 % des sommes récupérées par la hausse des droits de douane avaient dû être consacrées à des aides pour les agriculteurs américains, les plus touchés par la situation, nous apprend le Time.

Lire aussi : Agroalimentaire : quelles filières françaises ont le plus à perdre des droits de douanes de Trump ? 

Les exportateurs de viande inquiets

Juste avant l’annonce du report, l’Usmef, association des exportateurs de viande, communiquait leur déception face à la mise en place des droits de douane vers la Chine, le Canada et le Mexique, trois marchés représentant 8,4 milliards de dollars de débouchés pour la viande des États-Unis, dont près de la moitié pour le Mexique. Sur chaque bovin abattu en 2024, 415 $ était valorisé à l’export, ainsi que 66 $ par porc abattu. L’Usmef insistait sur le rôle crucial de l’export pour l’équilibre matière. 

Lire aussi : Viande : aux États-Unis, des records à l’export en 2024, des craintes pour 2025 

Pour la filière laitière, c’est 20 % de la production qui est exportée, et 40 % des envois sont destinés à ces trois pays visés. Le Mexique reçoit par exemple 38 % des exportations de fromages des États-Unis

Encore des droits de douane en vue

La taxe supplémentaire de 10 % sur les importations chinoises est entrée en vigueur le 4 mars. Au 12 mars, le président Donald Trump a promis des droits de douane de 25 % sur l’aluminium et l’acier. Au 2 avril, ce sont des produits agricoles qui devraient être soumis à une hausse des droits de douane, non précisée pour le moment, tous comme les voitures. 

Lire aussi : Agroalimentaire : les exportateurs européens face à l’imprévisibilité de Donald Trump

Des farmers américains dans le brouillard

Les agriculteurs aux États-Unis font face à une situation complexe : hausse des prix du pétrole et des équipements, débouchés export incertains, inquiétude sur les achats des ménages entre inflation et réduction de l’aide alimentaire, interlocuteurs de l’administration fédérale licenciés du jour au lendemain, manque de main d’œuvre à cause de la lutte renforcée contre l’immigration … sans oublier la grippe aviaire. 

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