Consommation
Dix ans d’achat de matières grasses à la loupe
Si les achats des ménages français de beurre sont restés assez stables ces dix dernières années, ce n’est pas le cas des huiles végétales aux évolutions contrastées.
Si les achats des ménages français de beurre sont restés assez stables ces dix dernières années, ce n’est pas le cas des huiles végétales aux évolutions contrastées.
Les matières grasses sont des produits incontournables des garde-mangers des Français, notamment l’huile et le beurre. Une étude publiée par FranceAgriMer, s’appuyant sur des données de Kantar, s’attache à quantifier les évolutions des achats des ménages de matières grasses pour leur consommation à domicile sur la période 2008-2017.
En 2017, 94 % des ménages achetaient du beurre au moins une fois dans l’année, un taux très stable sur la décennie. Pour l’huile alimentaire, le taux de pénétration était comparable, à 93 % et tout aussi peu évolutif. Les matières grasses allégées solides sont moins populaires (68 %) et ont perdu 5 points sur la période étudiée. Elles restent néanmoins devant la margarine (42 %, -7 points) et la Végétaline (7 %, -5 points).
Le beurre apprécié de toutes les générations
Le taux d’acheteurs pour le beurre varie très peu selon l’âge des acheteurs, de 92 % pour les moins de 35 ans à 94 % pour toutes les autres classes d’âge. Pour les huiles alimentaires, l’écart est un peu plus prononcé, les consommateurs les plus âgés sont les plus acheteurs (95 % des plus de 50 ans contre 91 % des moins de 35 ans). Un phénomène qui se ressent surtout sur l’huile d’olive, 73 % des ménages de 65 ans et plus en achètent contre 68 % de ceux âgés de 35 à 49 ans.
Selon Kantar, l’explication serait liée au prix de l’huile d’olive, plus onéreuse, et donc plus prisée des classes aisées, surreprésentées chez les ménages âgés. L’huile de tournesol est en revanche bien plus appréciée des ménages modestes, ils sont 97 % à en acheter au moins une fois l’an, contre 37 % des ménages aisés. La margarine et les matières grasses végétales apparaissent quant à elles comme des produits générationnels, avec un écart de plus de 10 points entre les tranches d’âges les plus jeunes et les plus âgées. Elles peinent à attirer les jeunes consommateurs, moins exposés que leurs aînés aux messages portant sur les bienfaits des matières grasses végétales.
Moins d’huile, autant de beurre
Un ménage français a acheté en moyenne 8,3 litres d’huile alimentaire sur 2015-2017, dont 2,8 l d’huile de tournesol et 2,3 l d’huile d’olive. C’est 16 % de moins qu’en 2008 (9,6 l). L’huile est présente dans autant de ménages qu’il y a dix ans, mais elle y est consommée dans des volumes moindres. En 2017, un ménage français achetait aussi, en moyenne, 6,1 kg de beurre, une quantité qui a peu évolué depuis 2011. Quant à la margarine, non seulement il y a moins d’acheteurs qu’en beurre, mais ils achètent de plus petites quantités (3,3 kg). La Végétaline perd des clients, mais ses fidèles en consomment toujours autant (2,2 kg). Quelle que soit la matière grasse considérée, les quantités achetées sont toujours supérieures chez les ménages de plus de 50 ans.
Enfin, si les quantités d’huile alimentaire ont eu tendance à baisser, les dépenses sont plutôt stables (28,10 € en 2008 contre 27,70 € en 2017), du fait de la hausse des prix d’achat. Les dépenses en beurre ont quant à elles augmenté dans un contexte similaire de hausse des prix.