Aller au contenu principal

L’avis d’un industriel de la charcuterie
Castration du porc : Herta assure des débouchés au mâle entier

Laurence Enault, directrice recherche et développement d'Herta.
Laurence Enault, directrice recherche et développement d'Herta.
© Herta

Les Marchés Hebdo : Dans quelles proportions utilisez-vous le mâle entier dans vos fabrications ?

Laurence Enault : Dans nos deux salaisonneries, celles de Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) et Illkirch-Graffenstaden (Bas-Rhin), nous utilisons 70 % de viande issue d’élevages ne pratiquant pas la castration. Par notre engagement, nous assurons des débouchés à la filière. Au début des années 2010, nous nous sommes intéressés au sujet parce que certains acteurs porcins développaient cette production, que ce soit en France (notre plus grand bassin d'approvisionnement) ou en Europe. Nous avons mis en place un protocole pour nous assurer de la qualité du tri par nez humain effectué sur les chaînes d’abattage, et ainsi nous prémunir de toute carcasse odorante. Nous avons également validé la qualité technologique des viandes de mâles entiers, notamment pour le tranchage du jambon.

LMH : Vous n’intégrez pas de carcasses odorantes dans vos fabrications ?

L. E. : Nous avons effectué des tests entre 2012 et 2015 en incorporant des pièces de carcasses odorantes dans nos recettes de saucisses Knacki, dans des proportions de 10, 20 et 50 %. Résultat, même à 10 %, notre panel identifiait l’odeur caractéristique des carcasses odorantes. Nous n’en intégrons donc aucune. D’où l’importance du contrôle que nous effectuons toujours.

LMH : Quels sont les avantages à utiliser de la viande de mâle entier ?

L. E. : Une viande plus maigre est tout à fait adaptée à la fabrication de nos gammes (jambons, saucisses Knacki, ingrédients cuits, etc.). Même pour les lardons, le consommateur recherche un produit maigre, avec moins de 20 % de matière grasse. Pour autant, nous n’exigeons pas que du mâle entier. La qualité de la viande des femelles est comparable, et nous n’avons pas de préférence.

LMH : Pour cet approvisionnement, avez-vous consenti des investissements spécifiques et fait évoluer vos recettes ?

L. E. : Non, nous n’avons pas réalisé d’investissements spécifiques en dehors du temps consacré à la validation de la méthode du nez humain. Nous n’avons pas non plus fait d’évolution particulière dans nos recettes. Nous n’avons pas plus communiqué, à ce jour, sur le sujet auprès des consommateurs. Cependant, il n’est pas exclu que l’arrêt de la castration soit, demain, un indicateur supplémentaire dans le référentiel que prépare l’Association étiquette bien-être animal, à laquelle nous adhérons.

Les plus lus

poules rousses en volière
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 04 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

un graphique avec une courbe à la hausse, sur fond de grains de blé
Les prix du blé, de l’orge et du maïs français sont repartis à la hausse

Comment ont évolué les prix des céréales ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le Petit Meunier vous…

vaches laitières dans des prairies en été
Où sont les vaches les plus chères d’Europe en juillet 2025 ?

Les prix des vaches laitières de réforme ont connu une envolée historique tout au cours du premier semestre, tirée par la…

Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 11 juillet 2025

La CPP (Cotation poule pondeuse) est publiée dans Les Marchés le lundi reflète les prix de la semaine précédente. La CPR (…

rayon oeuf en supermarché
Œufs : la grande distribution quitte l’interprofession CNPO

FCA et FCD annoncent leur retrait du CNPO, interprofession des œufs, suscitant l’incompréhension. 

une silhouette de vache dans laquelle on voit le drapeau du royaume uni
Bovins : au Royaume-Uni, les prix s’écartent de leur record du mois de mai

Les prix des vaches au Royaume-Uni battent des records cette année, comme partout en Europe, sur fond de manque d’animaux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio