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4 000 brebis vendéennes en rang pour Eurial

La filière lait de brebis de la Cavac, lancée en 2019 en partenariat avec Eurial, poursuit son développement. Même si l’inflation incite à la prudence. Car le produit final est plutôt haut de gamme.

Depuis 2019, à l’initiative de la coopérative vendéenne Cavac, une filière brebis laitières se développe peu à peu en Vendée et dans les Deux-Sèvres. Le lait, regroupé sur deux points de collecte, est expédié à l’usine d’ultra-frais de Riec-sur-Bélon (Finistère) d’Eurial, branche lait d’Agrial, où il est transformé en yaourts nature et aromatisés, fromages blancs et crèmes desserts. « La zone géographique Vendée-Deux-Sèvres est propice aux productions animales, explique Steven Bretaud, responsable d’Ovicap, groupement ovin-caprin de la Cavac. Plusieurs productions sont en situation tendue, dont la production d’ovins viande. Mais on voit depuis quelques années se développer la demande en lait alternatif. Eurial, pour sa marque Soignon, souhaitait compléter sa gamme d’ultra-frais de chèvre avec de l’ultra-frais de brebis et avoir un approvisionnement 100 % français pour son usine de Riec-sur-Bélon. Alors la Cavac a décidé de lancer une filière brebis laitières en Vendée et Deux-Sèvres. »

Un accord a donc été passé avec Eurial en vue de la production de 2 millions de litres de lait de brebis, nécessitant la production d’environ vingt élevages, élevant au total 6 000 à 7 000 brebis ; un approvisionnement toute l’année grâce au désaisonnement d’une partie de la production.

Lire aussi : Comment a évolué la collecte de lait de brebis en 2022

Une filière créée de A à Z

Au début, en 2020, quatre élevages étaient collectés ; ce sont aujourd’hui dix élevages détenant en moyenne 400 brebis laitières de race lacaune, soit quelque 4 000 brebis au total. « Le groupement a créé toute une filière, souligne Steven Bretaud. Les animaux sont achetés dans l’Aveyron avec l’accompagnement des organismes de sélection. Les éleveurs bénéficient aussi d’un accompagnement technique, avec des visites et un stage dans l’Aveyron et l’appui des techniciens de la Cavac. La coopérative s’occupe aussi de l’achat et la vente des agneaux et brebis de réforme. »

Le contrat passé avec les éleveurs leur garantit un prix de base de 970 euros pour 1 000 litres pendant cinq ans. S’y ajoutent une prime qualité et une prime saisonnalité. Un accompagnement financier a aussi été mis en place par la Cavac sous forme d’un complément de prix dégressif pendant trois ans, de prêts à taux zéro pour l’acquisition du cheptel et d’une remise dégressive sur l’aliment pendant trois ans. « Nos éleveurs cible sont d’anciens éleveurs de vaches laitières, qui connaissent l’astreinte de la traite, et d’anciens éleveurs d’ovins viande qui connaissent la production ovine, précise Steven Bretaud. L’élevage de 450 brebis représente 1,5 à 2 UTH, ce qui peut convenir à un couple. Et l’objectif est plutôt de valoriser des bâtiments anciens pour limiter les investissements. »

Ralentissement de la consommation en 2023

Le développement est mené en lien direct avec Eurial et avec les distributeurs. « Nous sommes dans les objectifs techniques et économiques prévus, indique Steven Bretaud. La filière produit actuellement 1,4 million de litres de lait, l’objectif d’ici à 2025 étant d’en livrer 2 millions de litres. Globalement, la demande pour l’ultra-frais de brebis est stable, voire à la hausse. Depuis quelques mois toutefois, nous observons un ralentissement de la consommation. C’est lié à l’inflation qui a une incidence non négligeable sur ces produits haut de gamme, dont le prix en magasin est relativement élevé. »

Le groupement ovin-caprin de la Cavac reste donc prudent sur le développement de la filière. « Notre objectif est de rester au niveau du marché de niche et nous veillons actuellement à ne pas dépasser l’objectif de deux installations par an, précise le responsable d’Ovicap. Quand la demande réaugmentera, nous pourrons relancer le développement. »

Découvrir les articles qui composent ce dossier :

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