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24% des Français se déclarent flexitariens

L'étude conduite par l'Ifop, pour FranceAgrimer, sur la déconsommation de la viande auprès de 15 001 français met en avant la multitude de profils et de motivations des consommateurs dans des régimes restrictifs. Un suivi régulier est nécessaire afin de permettre aux filières d'élaborer leur stratégie pour relancer la consommation de viande.

Campagne de communication "Naturellement flexitariens" d'Interbev
© Interbev

A la demande de FranceAgrimer, l’Ifop, a mené une étude sur un large échantillon de 15 001 personnes âgées de 15 à 70 ans à travers un sondage ad hoc en ligne afin de mieux quantifier et segmenter la population vis-à-vis de la consommation de viande en France.

Une part de régime sans viande qui reste minime

L’attachement à une consommation de viande est toujours marqué même si le rapport à la viande a évolué. En 2020, l’étude a démontré une part de 74% d'omnivores, 24% de flexitariens et 2,2% de régimes sans viande (pescetarien, végétarien et végan) en France. Parmi ces personnes interrogées, 5% déclarent limiter la viande mais en consomment encore tous les jours et 8% déclarent en consommer moins d’une fois par jour tout en se disant omnivores. Cette dernière catégorie de personnes sont nommés « les flexitariens non étiquetés ». De même, sur les 24% de français déclarés flexitariens, 7% consomment de la viande encore tous les jours et 12% plusieurs fois par semaine et 5% seulement sont des consommateurs occasionnels d’une fois par semaine ou moins. Les flexitariens ont tendance à plus limiter la viande de bœuf tandis que les omnivores trouvent majoritairement leurs protéines animales dans la charcuterie. Près de la moitié des personnes ayant adopté des régimes sans viande admet faire des écarts et consommer occasionnellement de la viande.

Des profils types selon le régime ?

« Quand on essaye de définir le profil sociodémographique on observe que les flexitariens et les régimes sans viande sont majoritairement des femmes. La majorité des personnes dans un régime sans viande sont célibataires, les flexitariens le sont à 40% alors que les deux tiers des omnivores sont en couple. Le flexitarisme concerne un public entre 50 et 70 ans et le régime sans viande touche plutôt les moins de 35 ans » informe Grazyna Marcinkowska, chargée d’études consommation chez FranceAgriMer, lors d’une conférence de presse du 20 mai. Le flexitarisme ne concerne donc pas que les jeunes contrairement au régime sans viande, malgré son caractère récent. Le régime sans viande a été adopté dans la population avant le flexitarisme. Les adeptes de ces 2 régimes appartiennent à des catégories socio-professionnelles supérieures, diplômées au-delà du secondaire et souvent sans enfant de moins de 15 ans. Il peut être difficile de faire adopter un régime restrictif au sein d’une famille selon les gouts et les besoins de chacun.  

A lire aussi : L’avis mitigé de 4 533 Français sur la viande de culture

Cette population de consommateurs limitant ou excluant la viande dans leur alimentation est hétérogène. L’Ifop a mis en évidence 7 profils-types représentant 34 % environ de la population totale : les « financièrement contraints », les « âgés médicalement contraints », les « jeunes en rééquilibrage alimentaire », les « couples suiveurs », les « diplômées, dans l’équilibre », les « hyper sensibles »  et les « couples militants ».

Des motivations variées selon les cibles

D’après l’étude, les motivations de consommation divergent selon le type de régime adopté. Le régime sans viande est souvent choisi dans un souci de la cause et du bien-être animal (conditions d’élevage et d’abattage pour 68% et la cruauté d’élever des animaux pour les tuer pour 63% d’entre eux).  Ces raisons sont également citées par les flexitariens dont le critère principal est la santé (à 62%) tout comme les flexitariens « non étiquetés » (à 50%). L’impact environnemental de la production de viande est une motivation retrouvée dans les 3 cibles de consommateurs, à 58% pour les régimes sans viande, 52% chez les flexitariens et 30% chez les flexitariens non étiquetés.

Les contraintes des régimes restrictifs

Plus des trois quarts des végétariens, pescetariens et végans déclarent au moins une difficulté pour suivre leur régime alimentaire. L’accès à l’offre en restaurant ou en magasin est cité fréquemment avec les difficultés sociales, le partage de repas et les reproches de l’entourage.  Les personnes limitant la viande pointent davantage le sentiment de privation, mais surtout les difficultés liées au savoir-faire à acquérir pour remplacer les protéines animales. 96% des flexitariens déclarent connaitre les nouveaux produits végétariens des GMS, mais seulement 39% en consomment contre 65% des végétariens.

Une volonté limitée de changer de régime

La plupart des répondants (85 % des français) n’envisagent pas de changer de régime. Les retours en arrière sont rares, seul 1 % de la population l’envisage. Ceux qui ont déjà commencé des régimes qui excluent ou limitent la viande sont plus nombreux à vouloir aller plus loin, c’est le cas notamment des jeunes.

« Si les jeunes sont ceux qui montrent aujourd’hui des comportements les plus restrictifs par rapport à la viande, ce sont aussi ceux qui vont changer leur fusil d’épaule par leur parcours de vie. Il faudrait suivre la population dans leur cycle de vie […] Il nous faudra répéter ce travail afin de pouvoir savoir l’évolution et ainsi permettre aux éleveurs de s’adapter. » a souligné Patrick Aigrain, Chef du service « Evaluation, prospective & analyses transversales » chez FranceAgriMer, lors de la conférence. Si peu de français adoptent le régime végétarien, cela tient avant tout à l’attachement à la viande. La peur de contracter des problèmes de santé, les contraintes de repas partagés, les difficultés à savoir par quoi remplacer la viande ou le poisson et la crainte de coûts plus excessif avec un régime restrictif sont des facteurs qui freinent les consommateurs dans le changement de leur régime.

A lire aussi : La belle santé du steak haché

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