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Volaille
L’exportation reste cruciale pour l’avenir du secteur sélection et accouvage

L’activité exportation du maillon sélection-accouvage a été durement touchée par les crises liées à l’influenza aviaire et, en particulier, au coronavirus. Or les envois de génétique sont cruciaux pour la survie du secteur français.

Depuis les crises d’influenza, l’Hexagone a perdu ses débouchés vers les pays tiers; d’autres pays ont gagné du terrain. © Armelle Puybasset
© Armelle Puybasset

« Le devenir de notre filière sélection-accouvage sur le territoire français repose sur l’activité export », a expliqué Louis Perrault, le président du Syndicat national des accouveurs (SNA), lors de la journée Multiplication et accouvage, organisée par l’Itavi, le 15 juin. L’exportation pèse pour 26 % du chiffre d’affaires de la filière, traduisant l’importance de la clientèle internationale. Entre 2012 et 2017, l’activité export de génétique, soit +7 millions d’œufs à couver (OAC) par an, a permis d’atténuer le repli de l’activité du marché intérieur (-24 millions d’OAC/an). Or depuis 2017, l’exportation ne joue plus son rôle de relais, en raison notamment des crises successives d’influenza aviaire (IA), ce qui a accentué davantage le repli de l’activité totale du secteur. « En moyenne, toutes espèces confondues, les volumes d’activité du maillon sélection-accouvage français recule de 2 % par an », analyse François Cadudal, directeur du pôle économie & prospective à l’Itavi.

Perte de débouchés vers les pays tiers

Depuis les crises d’influenza de 2015-2017, l’Hexagone a perdu ses débouchés vers les pays tiers, alors que d’autres pays ont gagné du terrain à l’image du Royaume-Uni, de l’Espagne et de la Hongrie. La part de la France dans les échanges de génétique de l’UE à 28 sur le marché du grand export est passée de 20 % avant 2015 à 13 % depuis. Entre restrictions de mouvement d’animaux, interdiction de mises en place et embargos par plusieurs pays tiers, sans régionalisation, la compétitivité du secteur français a été durablement chahutée. Le chiffre d’affaires de l’exportation pré-IA n’a pas été retrouvé.

Si c’est toujours un défi de s’octroyer une place sur le marché chinois, la Russie a de son côté annoncé une taxe d’importation sur les OAC. Ce pays représente près de trois quarts de la valeur des envois européens vers les pays tiers, notamment pour la filière dinde et canard. « Un centre de sélection ne peut pas se satisfaire que du marché intérieur. Il nous faut retrouver nos volumes à l’export. Autrement, les entreprises risquent d’aller s’installer ailleurs ! » alarme Louis Perrault.

Les effets du binôme Covid-19 et IA

En 2020, l’activité du maillon sélection-accouvage a globalement reculé, sous l’effet combiné de l’influenza aviaire et de la pandémie de coronavirus. La crise sanitaire a eu un effet direct sur la logistique. « On n’a pas réussi à atteindre toutes les destinations cibles », relève-t-il. Et ce, d’autant plus avec la flambée du coût du transport et l’absence de prospections habituelles, notamment sur les salons. L’effet covid arrive avec une certaine latence. « On commence juste à sentir la perte de dynamisme », précise-t-il.

Mais pour l’IA, la filière s’en sort mieux cette année par rapport aux précédentes crises. « Sous l’effet de la Covid-19, les pays ont senti l’importance d’avoir une souveraineté alimentaire. Considérant la génétique comme un aspect important pour leur filière avicole, un certain nombre de pays n’a pas émis rapidement des embargos comme on aurait pu le craindre », conclut Louis Perrault.

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