Industrie
Usines et équipements 4.0 : ce qui est déjà accessible
La révolution numérique et technologique devant mener à l’usine 4.0 est en marche. Les prestataires informatiques, spécialistes des automatismes, constructeurs de machines et intégrateurs ont présenté au CFIA des options à considérer.
La révolution numérique et technologique devant mener à l’usine 4.0 est en marche. Les prestataires informatiques, spécialistes des automatismes, constructeurs de machines et intégrateurs ont présenté au CFIA des options à considérer.
« Il y a beaucoup de données dans les usines agroalimentaires que l’on n’exploite pas », estimait Gilles Thuault, le directeur prospective et développement d’Adria Développement, sur le plateau Usine du futur du CFIA, le 14 mars. L’exploitation des bonnes données en fonction d’objectifs d’amélioration de la qualité, d’efficacité énergétique, de facilitation du travail ou de productivité, représente un champ de progrès où peuvent s’installer les nouvelles technologies.
La gestion des processus industriels (MES en anglais) est recommandée par les spécialistes de l’informatique. Elle permet entre autres de mesurer la performance des équipements (par le taux de rendement synthétique ou TRS). Les données peuvent être recueillies par des capteurs (sur les balances, fours ou doseuses, transstockeurs, etc.). Il s’agit d’assurer l’interface informatique avec les équipements, un domaine dans lequel Infologic se prévaut, par exemple, d’un « savoir-faire reconnu ».
Collecte et exploitation des données en temps réel
Isatech a mis en avant au salon les capteurs de production d’une technologie que la société distribue en exclusivité, Worximity, assurant que cette collecte en temps réel et l’exploitation des données peuvent se déployer rapidement. Les prestataires informatiques affirment que le suivi des données de production, surtout s’il est exploité en mode Saas (software as a service), est accessible aux industriels de toutes tailles. Leur argument : préconiser une solution sur mesure. Siemens a ouvert un autre champ à l’analyse des données : sa plateforme Min Sphere, installée dans un cloud, propose « de multiples connectivités » et déploie les outils numériques de son partenaire Atos, dont les calculs de TRS et la gestion comparée de sites industriels. En perspective pour les constructeurs de machines : l’aide à la maintenance et la location à l’usage.
Vendée Concept propose d’ajuster la cadence
Des indications provenant des produits eux-mêmes permettent d’ajuster les processus. Ainsi, NDC Technologies détermine (en ligne ou au laboratoire) les taux d’humidité, de matières grasses et le degré de cuisson de chips, snack ou poudre. Le représentant présent sur le stand expliquait que le suivi du taux de matières grasses des chips avait mis en relation l’excès de gras et l’usure des trancheurs. À l’échelon d’un équipement, Mettler Toledo s’apprête à commercialiser un détecteur de contaminants physiques qui adapte la puissance de ses rayons X à l’épaisseur du produit à analyser, ceci afin de donner une image bien contrastée sans intervention humaine.
Autre exemple vu au CFIA : Vendée Concept a doté un convoyeur à bande modulaire de capteurs qui permettent d’ajuster instantanément la cadence d’amenée des pièces de viande à la pesée dynamique. Les équipements de contrôle de la qualité en continu, ainsi que les régulations de cadence, intéressent en premier lieu les producteurs en grandes séries.
Multifonction des tablettes
Les tablettes se diffusent de plus en plus dans les usines agroalimentaires. Elles servent à saisir des données sur place, à suivre l’analyse de celles-ci, ou comme d’interface à la réalité augmentée d’un équipement. Les fonctionnalités des tablettes ont été particulièrement développées par le spécialiste informatique Vif, toujours dans l’optique de rendre ces outils accessibles dans toutes entreprises. La réalité augmentée sur tablette fait aussi partie des nouvelles fonctionnalités de Worximity distribuées par Isatech.
La maintenance prédictive
Schneider Electric a présenté au salon les systèmes de commande d’une usine intelligente, permettant en particulier de diversifier les productions sans perdre en productivité ; en somme, autorisant la flexibilité des grands sites de production. Schneider présentait aussi deux aspects nouveaux de l’aide à la maintenance. Le premier consiste à installer des capteurs de température, de son ou de vibrations et à connecter ces capteurs, avec ou sans fil, afin d’analyser et détecter les dérives. Application : la maintenance prédictive.
Le second consiste à s’aider d’une tablette ou d’un smartphone pour repérer sur une machine les points d’intérêt et obtenir de ceux-ci toutes les informations nécessaires : historiques, notices, modes de maintenance, de nettoyage ou d’entretien. Ceci en toutes langues et de façon didactique. Avantages : faciliter le travail des responsables de maintenance ou de nettoyage.
En matière de maintenance prédictive, l’intégrateur OET avait présenté l’an dernier sur le plateau Usine du futur du CFIA deux exemples : une fuite d’air dans un vérin et une vibration anormale. Cette année Asco (Emerson) a présenté un système de détection de fatigue d’une vanne ou du distributeur qui la pilote (ralentissement du temps d’ouverture).