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Une sous-réalisation à nouveau record

La campagne laitière 2009-2010 s’est terminée la semaine dernière par une sous-réalisation record, qui atteignait fin janvier plus de 1,4 million de tonnes. Les perspectives restent incertaines, car la bonne tenue du marché n’est pas la seule variable.
La dernière campagne laitière restera dans les annales. La collecte est demeurée constamment en deçà du niveau de la campagne précédente. Quelques évènements ponctuels ont renforcé le déficit, comme la grève du lait en septembre (collecte inférieure de 6,4 % comparée à septembre 2008) et les intempéries en janvier (- 2,3 % par rapport à janvier 2009). Selon Agreste, sur les dix premiers mois de la campagne, le volume de la collecte était en retrait de 2,7 % par rapport à la même période de la campagne précédente. Les estimations de janvier plaçaient donc le déficit au niveau record de 1,4 million de tonnes sous le quota national, non réévalué, pour la campagne en cours. On peut donc s’attendre à un bilan total de 2 millions de tonnes sous le quota, au vu des résultats médiocres de février et mars.
La baisse du prix du lait au producteur est la première incriminée. Face à cette dégradation, les éleveurs ont réduit leurs coûts de production, notamment la distribution d’aliments concentrés. Ils ont aussi diminué leur cheptel. À la fin de l’année 2009, l’effectif des femelles laitières s’est établi 2 % sous celui de 2008, d’après la BDNI. Cependant, toutes les régions ne sont pas autant concernées par le recul de la production. Globalement, les régions montagneuses riches en AOC fromagères (Auvergne-Limousin, Franche-Comté) ou les bassins d’élevage de plaines (Basse-Normandie, Bretagne) semblent avoir un peu mieux géré la crise, avec des baisses de productions inférieures à la moyenne voire même une collecte plus dynamique que l’an passé.

En aval, le manque de matière première est perceptible
L’accord de la semaine dernière sur les prix du lait, s’il ne change pas vraiment la donne, devrait au moins rassurer les éleveurs. Ce qui pourrait enrayer la baisse de la collecte. Car en aval, le manque de disponibilité se fait sentir. Les cours du beurre ont flambé en décembre, renouant avec des niveaux comparables à ceux de 2007. Après une accalmie en début d’année, ils se réorientent à la hausse depuis trois semaines. En cause, le peu de matière première. Les industriels manquent de crème pour la fabrication de beurre.
Si la demande mondiale en produits laitiers s’est tassée après la crise, elle repart depuis quelques mois, mais la production ne suit pas. Quant à la poudre, le contexte est plus calme. La demande est faible en poudre maigre dans le secteur de l’aliment du bétail, les fabricants privilégiant le lactosérum, plus compétitif, même si son cours a presque doublé entre 2008 et 2009. Le redressement des cours des produits industriels est le signe d’un retour de la demande, qui devrait jouer sur le prix du lait. Et donc relancer la production laitière. Mais tout dépendra des politiques mises en place, car cette relance ne pourrait se faire que dans de grands bassins de production spécialisés, loin du paysage laitier que l’on connaît aujourd’hui.

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