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Pommes de terre primeurs
Une conjoncture meilleure que prévu

La présence de gros stocks de vieilles pommes de terre de conservation laissait craindre une campagne de primeurs difficile. S’il est trop tôt pour juger de la suite, on constate que le marché retrouve une certaine sérénité en ce début de saison.

Cette année l'offre de pommes de terre primeurs devrait se maintenir entre 50 000 et 60 000 tonnes.
© DR

La campagne de pommes de terre primeurs 2018 ne se présentait pas sous les meilleurs auspices, avec des cultures retardées par les détestables conditions climatiques du printemps, la crainte de réduction des surfaces après la difficile saison 2017 et surtout la menace de la concurrence des gros stocks de pommes de terre de conservation. Si la prudence est encore de mise en ce tout début de campagne de primeurs, la conjoncture n’est pas aussi mauvaise que l'on aurait pu le craindre.

André Minguy, président de la commission primeurs de l’Union des producteurs de pommes de terre (UNPT) et du Comité interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT) fait montre de sérénité : « il y a eu dans quelques bassins, en particulier la Bretagne ou le Sud-Est quelques baisses d’emblavements, alors que dans d’autres, comme le Sud-Ouest, elles ont été beaucoup moins évidentes qu’on le craignait. Chez le principal approvisionneur du marché actuellement, le Val de Loire avec ses îles de Noirmoutier et de Ré, les surfaces sont stables ».

Il n’y a donc pas de signes de désaffection a priori, à l’encontre de la primeur. Le retour à de bonnes conditions climatiques a permis aux cultures de rattraper leur retard par rapport à la normale (les récoltes avaient été précoces l’an dernier) et le rythme des mises en marché s’accélère progressivement. « La production bretonne, commercialisée pour le moment au stade régional, prendra bientôt sa dimension nationale. Le Sud-Ouest, le Sud-Est, la Normandie et l’Alsace suivront, jusqu’à la fin de la campagne, le 15 août. Quant aux stocks de vieilles pommes de terre, s’ils sont effectivement très élevés, une partie d’entre eux ne pourra être mise sur le marché pour des raisons qualitatives, trouvant un exutoire dans l’alimentation animale ou la méthanisation », souligne André Minguy. Le bon courant d’exportation, vers les pays de l’Est entre autres, permet aussi de les alléger.

Un produit commercialement mieux maîtrisé

Si la pression de l’offre est forte sur les prix actuellement en pomme de terre de conservation, ceux de la primeur se maintiennent au niveau de l’an dernier. Ils vont naturellement baisser avec l’arrivée des approvisionnements massifs. C’est à ce moment que l’on pourra juger de la capacité du marché de la primeur à résister à un possible contexte d’abondance généré par les réserves de vieilles pommes de terre, l’offre en primeurs et nouvelles devant se maintenir entre 50 000 et 60 000 tonnes.

En ce début de saison, la grande distribution semble s’impliquer efficacement dans la mise en avant de la production française. Les responsables de rayon fruits et légumes gèrent de mieux en mieux le produit en privilégiant son aspect légume frais, en le distinguant nettement des tubercules de conservation, en assurant l’indispensable fraîcheur de l’offre par un approvisionnement en flux tendu. Le CNIPT soutient ces efforts commerciaux par une communication spécifique.

En quelques années, la production française de primeurs qui avait atteint 100 000 t s’était réduite de moitié. La tendance semble enrayée avec le retour de la confiance chez les opérateurs et de la reconnaissance du produit chez le consommateur.

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