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Un petit millésime qui inquiète déjà

La région Bourgogne-Beaujolais attend des volumes en hausse de 12% comparés à 2016.
© B. C.

Les prévisions publiées le 25 août dernier par le service statistiques du ministère de l’Agriculture ont évalué la vendange 2017 à 37,2 millions d’hectolitres, soit la plus faible récolte en France depuis 1945. Une prévision jugée comme encore trop optimiste par les professionnels qui ont réagi le jour même par la voix de Jérôme Despey, le président du conseil viticole de FranceAgriMer. Celui-ci a estimé que la récolte risquait « d’être encore inférieure » aux prévisions officielles, compte tenu de la faiblesse des volumes déjà vendangés.

Si l’on s’en tient aux chiffres officiels, la production viticole 2017 serait en baisse de 18 % par rapport à 2016 et de 17 % par rapport à la moyenne quinquennale. Le millésime sera particulièrement modeste dans quelques vignobles français emblématiques. Ainsi dans le Bordelais, la récolte est annoncée comme moitié moindre par rapport à la récolte abondante de 2016 et de 41 % inférieure à la moyenne quinquennale.

Dans le Jura, le gel a également amputé la production de 50 % (43 000 hl contre 94 000 hl). En Alsace, la production serait également très inférieure à la récolte de 2016 (-27 %) et en recul de 17 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Le marasme est particulièrement spectaculaire dans le vignoble des Charentes, qui produit notamment le vin de base du cognac. La récolte est annoncée à 5,4 Mhl contre 7,8 Mhl l’année dernière et 8,3 Mhl pour la moyenne des cinq dernières années. Une chute de 35 % d’une année sur l’autre.

La Bourgogne refait surface

Finalement, la région Bourgogne-Beaujolais est la seule à bénéficier d’une estimation à la hausse, avec des volumes attendus en progression de 12 % par rapport à 2016 et de 7 % sur les cinq dernières années. Mais ceux-ci ne font que compenser plusieurs années largement déficitaires. Pour les vignobles du Bordelais, d’Alsace, du Beaujolais ou même de Champagne, les petits volumes de 2017 interviennent après une ou plusieurs autres années noires dans les cinq dernières années qui ont déjà fragilisé de nombreuses exploitations. L’annonce d’un rebond des prix lié à la petite récolte en France, mais aussi en Europe (annoncée en baisse de 10 à 12 %, autour de 148 Mhl contre 165,6 Mhl en 2016) ne suffira pas à compenser les pertes attendues.

Assurance récolte et contractualisation

Jérôme Despey s’est d’ores et déjà inquiété des conséquences de la récolte 2017 pour le revenu et la trésorerie des viticulteurs, certains ayant perdu l’intégralité de leur récolte en raison du gel ou des épisodes de grêle. Le président du conseil spécialisé souhaite relancer le débat sur l’assurance récolte, insuffisamment répandue, mais aussi rouvrir les discussions sur la contractualisation, de manière à garantir aux marques d’entrée de gamme qu’elles puissent s’approvisionner en vins français, au lieu de vins étrangers.

Le représentant de la profession s’est également prononcé pour un renforcement de l’indication de l’origine France dans les grandes surfaces. Après les foires aux vins, des tests seront effectués auprès des consommateurs sur la question de l’origine.

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