Un label pour vendre les crédits carbone
Dans le cadre du projet Vocal (VOlontary Carbon Land Certification), cofinancé par l’Union européenne et l’Ademe, un label bas carbone a été développé par I4CE (Institut For Climate Economics), à l’initiative de la Caisse des dépôts et de l’Agence française de développement. « Les réductions d’émissions pourront par exemple être proposées à la vente à des entreprises souhaitant atteindre la neutralité carbone mais n’y parvenant pas par leurs propres actions », explique Claudine Foucherot, d’I4CE. La filière bovine, qui réfléchissait depuis plusieurs années à l’établissement de « crédits carbone », s’est portée volontaire. Idele, le Cniel, Interbev et la Confédération nationale de l’élevage ont travaillé avec I4CE à la construction d’une méthodologie basée sur CAP’2ER. La méthode a été présentée au ministère mi-avril pour une validation espérée fin 2018 et un démarrage des projets début 2019.
FINANCER DES RÉDUCTIONS ADDITIONNELLES
« Un projet pourra être déposé par n’importe quelle entité agrégeant plusieurs agriculteurs comme une association, un organisme de développement, une coopérative, un industriel, une interprofession… », précise Jean-Baptiste Dollé, d’Idele. « Mais le but est bien de financer des réductions additionnelles des émissions de carbone », insiste Claudine Foucherot.
« Le label bas carbone implique dès le départ, un accord entre le porteur du projet de réduction des émissions de GES et une structure souhaitant compenser ses propres émissions de GES, précise Thierry Geslain, directeur des affaires scientifiques et techniques du Cniel. L’étude menée par I4CE montre que le carbone issu du secteur agricole a globalement une bonne image. Il faudra mettre en avant les co-bénéfices de la démarche, par exemple sur la biodiversité, l’eau, l’économie rurale… Les crédits pourront être distribués directement aux éleveurs ou servir à de la promotion, au développement…»
Selon une étude d’I4CE, le prix de vente de la tonne de carbone, négocié de gré à gré, varie actuellement de quelques centimes à 50 euros. « Même si le prix du carbone est actuellement peu élevé, il va augmenter et nous devons être prêts à valoriser les efforts réalisés par la filière », estime Jean-Baptiste Dollé.