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Résultats financiers
Tipiak cherche sa rentabilité à l’étranger

Après avoir enregistré des résultats financiers en nette baisse en 2018, Tipiak veut mettre un coup d’accélérateur à l’exportation. Un programme d’investissement de 45 millions d’euros jusqu’en 2021 est prévu à cet effet.

L’année 2018 a été chaotique pour le groupe Tipiak qui a vu l’ensemble de ses résultats financiers reculer. Le groupe a enregistré un retrait significatif de son résultat net consolidé de 1,4 million d’euros pour atteindre 2,8 millions d’euros, pour un excédent brut d’exploitation également en recul de 2,2 millions à 12,4 millions d’euros et un résultat opérationnel courant en baisse de 2 à 4,1 millions d’euros (-32,8 %). « Les résultats économiques sont en retrait significatifs pour trois raisons : le recul des ventes en volume ; une évolution défavorable du mix produits/clients et une augmentation de charges non récurrentes. Nous avons en effet dû supporter des coûts exceptionnels plus forts, notamment en raison de départ de salariés et de remise de primes », a expliqué Jean-Joseph Schiehlé, directeur administratif et financier de Tipiak, lors d’une présentation financière des résultats du groupe le 21 juin.

« Il y a une tension sur la structure financière du groupe Tipiak liée à la décroissance de ses résultats économiques », a-t-il ajouté. Hormis sa marque à l’étranger, les activités du groupe ont également connu une année plutôt difficile.

Il y a une tension sur la structure financière du groupe

Le chiffre d’affaires global du groupe a reculé de 2,6 % à 193 millions d’euros, mais sa marque bénéficie toujours de ventes en croissance avec une progression de 3,3 %, et principalement grâce à marché international (+49 %). Au global, ce marché a représenté 13 % des ventes du groupe en 2018 contre 10 % « il n’y a pas si longtemps », commente Hubert Grouès, président-directeur général de Tipiak.

« Le marché international prend de plus en plus de place dans nos ventes, notamment dans celles du pôle froid et des produits sucrés, mais pas seulement, des produits salés également. Et nous allons poursuivre dans cette voie », développe-t-il.

45 M€ d’investissement sur 2019-2021

Un plan d’investissement de 45 millions d’euros sur trois ans est enclenché cette année pour servir les ambitions du groupe dans les pays tiers. Pour l’heure, ses principaux clients se situent en Amérique du Nord et Amérique centrale, comme au Mexique. Ce programme d’investissement va notamment permettre d’augmenter de 50 % la surface de production du site de Pontchâteau, en Loire-Atlantique. Vingt millions d’euros seront consacrés à l’extension de cette usine dédiée aux produits traiteur-pâtissier surgelés du groupe.

Nous voulons apporter l’illustration du savoir-faire français

« Si nous allons à l’étranger, c’est aussi pour récupérer notre rentabilité. On construit pas à pas notre objectif de retrouver les niveaux d’Ebitda que nous avions (aux alentours de 7 à 9 millions d’euros entre 2013 et 2016, ndlr) », détaille Hubert Grouès, poursuivant : « ces investissements dans le surgelé, qui compte cinq usines, sont des atouts très importants pour l’international. Nous voulons apporter l’illustration du savoir-faire français dans les produits pâtissiers ou les plats préparés à la française. Nous propulsons notre marque Tipiak sur les marchés où il y a des attentes. »

Le groupe a commencé cette stratégie il y a moins de trois ans, permettant également de créer des ponts en matière d’innovation entre son pôle céréalier et son pôle froid. Des produits surgelés à base de quinoa à marque Tipiak peuvent être par exemple proposés sur certains marchés.

Un contrat de financement de 100 M€ avec six banques

Pour assurer cet investissement colossal, alors que sa rentabilité s’est plutôt dégradée, le groupe a reçu la confiance des banques pour un financement. Le directeur financier et administratif a annoncé la signature le 20 juin d’un accord avec son pool de six banques partenaires d’un financement à hauteur de 100 millions d’euros à une échéance à 2026. « Grâce à ce financement, qui va prendre plusieurs formes, nous allons pouvoir nous développer sur le marché extérieur. Il y a aura notamment 30 millions d’euros financés en dette et un crédit à court terme de ?? millions d’euros, le reste étant du Capex jusqu’en 2026 », explique Jean-Joseph Schiehlé.

« C’est vraiment important que nos banques nous accompagnent. Cela marque un virage dans l’histoire de Tipiak », précise-t-il. « Et les actionnaires nous suivent aussi, c’est la première année où nous leur versons un dividende par action en dessous de 3 euros », s’amuse Hubert Grouès.

Une rentabilité à la peine dans le sec en France

En 2018, le marché extérieur a quand même soutenu un tant soit peu les résultats financiers du groupe qui a vu en France sa rentabilité se dégrader, notamment sur son pôle sec. « La rentabilité sur les produits secs s’est tassée en 2018, alors qu’elle n’est déjà pas très élevée. Nos volumes ont reculé, alors que dans le même temps, nous avons accru nos dépenses marketing et publicitaires, face notamment à nos concurrents Panzani et Lustucru. Notre stratégie doit être la bonne, car ils ont commencé à baisser les dépenses médias », résume Hubert Grouès.

Le premier semestre 2019 s’annonce toutefois sous de meilleurs auspices, annonce le groupe, avec des résultats de nouveaux stables et des perspectives de retour à la croissance.

La loi Alimentation, les promotions et Tipiak

Interrogé sur la loi Alimentation, Hubert Grouès a signalé qu’elle était aussi en partie responsable de la baisse de ses ventes en 2018. « Nous avons anticipé le plafonnement des opérations de promotions dès l’année dernière, surtout sur les entrées de la mer », signale-t-il. Les promotions ont permis au groupe de gagner 10 points de parts de marché en cinq ans sur ce segment, selon ses dires. « Nous avons réduit le taux dès 2018, ce qui a entraîné une baisse de nos volumes commercialisés. Les croûtons également ont été affectés », ajoute-t-il. Pour finalement conclure, que la limitation des promotions est une bonne chose, car cela permet de faire vivre le fond de rayon. « Pousser le fond de rayon nous va très bien. Cela ne nous fait pas peur d’avoir des promotions plus raisonnables qui ne viennent pas chambouler tout le rayon », conclut-il.

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