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Taxes Trump : pourquoi les fromages italiens s’inquiètent

L’Europe est excédentaire dans ses échanges commerciaux de produits laitiers avec les États-Unis et la filière communautaire a fort à perdre de l’instauration de droits de douane supplémentaires. Les fromages AOP italiens seraient les premiers concernés.

stand du grana padano sur un salon
Les fromages italiens s'exportent bien aux Etats-Unis, même si la protection des AOP n'y est pas de mise
© Virginie Pinson

« Imposer des droits de douane sur un produit comme le nôtre ne fait qu’augmenter le prix pour les consommateurs américains, sans réellement protéger les producteurs locaux », dénonce par communiqué Nicola Bertinelli, Président du Consortium du Parmigiano Reggiano ou parmesan

Lire aussi : « L’Italie propose des produits agroalimentaires qui s’exportent bien », pour la directrice du SIAL Paris

Avec les droits de douane dits « réciproques », pour l’heure repoussés pour 90 jours, la taxe sur le Parmigiano Reggiano passerait de 15 % à 35 %. Le fromage AOP affiné 24 mois qui s’échange en Italie autour de 15 €/kg, est pour l’heure vendu en rayon aux États-Unis à environ 50 $/kg (44 €). Les nouveaux droits de douane le feraient passer à 59$/kg (52 €).

Lire aussi : Quels sont les produits agricoles échangés entre l’UE et les États-Unis en 2024 ?

Les États-Unis, débouché important du parmesan italien

16 000 tonnes de Parmigiano Reggiano ont été exportées aux États-Unis en 2024. C’est 22,5 % des exportations italiennes. Pour autant, le consortium juge que le fromage italien n’entre pas en concurrence avec les alternatives locales, deux à trois moins chères et que le consommateur le choisit de manière éclairée et volontaire. La hausse du prix n’entraînerait pas forcément une baisse des ventes, selon Nicola Bertinelli qui s’appuie sur la précédente hausse des taxes de 2019. 

« Imposer des droits de douane sur un produit comme le nôtre ne fait qu’augmenter le prix pour les consommateurs américains, sans réellement protéger les producteurs locaux »

Parmi les autres fromages italiens exportés aux États-Unis, on note le Fiore Sardo et Pecorino (près de 12 000 tonnes dans leur ensemble en 2024 selon le Clal), le Grana Padano (près de 4000 tonnes), les mascarpones et fromages de ce type (2 200 t). Les exportations italiennes de fromage vers les États-Unis progressent régulièrement et ont même bondi de 10,7 % l’an dernier. Avec près de 41 000 tonnes l’an dernier, elles représentent l’immense majorité des exportations de produits laitiers italiens vers les USA.  

Lire aussi : Taxes Trump de 20 % : 800 millions d’euros de perdus pour les vins et spiritueux français

Des exportations de parmesan qui battent des records

Le Consortium du Parmigiano Reggiano annonce que le chiffre d’affaires à la consommation du parmesan a atteint le record de 3,2 milliards d’euros en 2024, une hausse de 4,9 %. Les volumes de ventes ont progressé de 9,2 %, tirés à la fois par le marché italien (+5,2 %) et les exportations (+13,7 %). 48,7 % du chiffre d’affaires de la filière est réalisé à l’export, avec des progressions sur tous les principaux marchés : États-Unis (+13,4 %), France (+9,1 %) ; Allemagne (+13,3 %), Royaume-Uni (+17,8 %), Canada (+24,5 %). 

La France, second exportateur de fromage européen vers les USA

De son côté, la France a envoyé 24 100 tonnes de fromages outre-Atlantique l’an dernier, se plaçant en deuxième position, devant l’Espagne (20 531 tonnes) et les Pays-Bas (19 013 tonnes). L’Union européenne a ainsi envoyé 141 879 tonnes de fromages vers les États-Unis en 2024, ainsi que 65 412 tonnes de beurre, en grande majorité en provenance d’Irlande. 

Lire aussi : Agroalimentaire : quelles filières françaises ont le plus à perdre des droits de douane de Trump ?

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