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Controverse : la shrinkflation une pratique positive ?

Dans une note parue juste avant  avant Noël, la fondation Jean Jaurès explique que la shrinkflation (ou « réduflation » en français), pourrait à la fois répondre aux besoins décroissants des consommateurs et aider l’industrie agroalimentaire à faire face à ses nouveaux enjeux.

Et si la Shrinkflation était bonne pour l'économie, la santé et la planète ? s'interroge la fondation Jean Jaurès.
© Jean-Claude Gutner

Alors que la France a proposé à Bruxelles de rendre la « shrinkflation » plus claire pour le consommateur, la fondation Jean Jaurès a publié fin décembre 2023 une étude prenant le contre-pied de ce qui a été principalement vu et entendu dans les médias. 

Lire aussi : La « shrinkflation », un sujet tabou

Pour rappel, la shrinkflation (ou « réduflation » en bon français), consiste à maintenir le prix d’un produit alors que la quantité vendue a été réduite.  « La pratique est ancienne », précise l’étude de la fondation Jean Jaurès. « La principale motivation des industriels pour y recourir est d’éviter que la hausse des prix au kilogramme se traduise par un passage d’un seuil psychologique de prix ou dépositionne le prix par rapport à un concurrent. »

Lire aussi : Inflation : la Gauche européenne dénonce le rôle des grandes entreprises agroalimentaires

Une shrinkflation qui touche 0,3% des produits en grande distribution

Pour la fondation Jean Jaurès la shrinkflation reste un phénomène marginal, rappelant que lors d’un débat télévisé, une liste de « 122 références avait été présentée. Rappelons qu’un hypermarché détient de l’ordre de 30 000 références de produits alimentaires. Nous parlons donc de 0,3% de l’offre présente en magasin ! »

Elisabeth Borne, Première ministre a tenté sans succès de faire interdire la pratique. «On est bien en peine de voir comment le législateur aurait pu interdire une telle pratique alors que les prix sont libres, ainsi que les grammages », raille l’étude.

« Le monde de l'agroalimentaire doit s'attendre à une baisse de volume, qui à l'horizon 2030, pourrait dépasser les 10%. »

Une shrinkflation qui va s’amplifier pour des raisons économiques

Au-delà de la polémique dans le débat public, la fondation Jean Jaurès tente de recentrer pragmatiquement le débat de la shrinkflation autour des enjeux purement économiques. Pour elle, dans les années à venir,  les acteurs de l’agroalimentaire vont composer avec une population française vieillissante, qui mangera moins et qui devra batailler davantage contre l’obésité et autres problèmes de santé.  « Le monde de l’agroalimentaire doit s’attendre à une baisse de volumes, qui à l’horizon 2030 , pourrait dépasser les 10%. »

Lire aussi : Viande et environnement : à quoi sont prêts les Français ?

Du coup, la shrinkflation serait utile pour éviter que l’agroalimentaire confrontée à de nombreux investissements pour les diverses transitions à venir (alimentaire, énergétique, développement durable, bien-être animal…) n’entre en décroissance. « Une consommation plus faible, répartie entre autant de personnes et autant de prises alimentaires suppose bien de réduire les portions », précise l’étude.

 «Ne faudrait-il pas une campagne de communication valorisant la sobriété ? »

Communiquer davantage sur la sobriété 

La shrinkflation permettrait ainsi de financer de nombreux leviers comme les transitions écologiques et énergétiques, une meilleure rémunération de l’amont agricole, le développement de l’investissement industriel en France ou encore l’amélioration de la qualité des produits. La fondation Jean Jaurès conclut en conseillant de « dévier la communication ». « Plutôt que de stigmatiser les marques en exigeant une indication de la baisse, ne faudrait-il pas une campagne de communication valorisant la sobriété. »

La shrinkflation, un vol organisé sur le dos des Françaises et des Français, ou une pratique vertueuse pour le mieux manger et la sauvegarde de l’industrie agroalimentaire française ? Le débat reste ouvert. 

 

 

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