Aller au contenu principal

Société à mission : « Ce sont de véritables efforts à fournir »

Spécialisée dans les thés et infusions haut de gamme, l’entreprise Dammann Frères a choisi le statut de société à mission. Objectif : graver dans le marbre le lien respectueux entre les humains et les plantes.

L'entreprise est devenue société à mission en avril 2023.
Erika Le Noan, présidente de Dammann Frères.
© Dammann Frères

Arrivée à la tête de Dammann Frères en 2019, Erika Le Noan a choisi, en avril 2023, de rejoindre le club des 1500 sociétés à mission françaises. L’entreprise située à Dreux en Eure-et-Loir est spécialisée dans les thés et infusions haut de gamme. Ce statut contraignant a été choisi pour accentuer l'engagement de l'entreprise en terme de décarbonation et de développement durable. Sa raison d’être, ajoutée dans ses statuts se définit ainsi : « Cultiver le lien entre l’humain et les plantes pour une qualité de vie supérieure. »

Lire aussi : Vin, viande, café : des produits de boomers ?

La société à mission pour être un modèle dans la décarbonation

« De par son activité, Dammann Frères est un intermédiaire entre les producteurs de thé et les consommateurs. Ce statut de société à mission se décline en 3 axes : cultiver le lien dès l’amont agricole, cultiver le lien par la connaissance et cultiver le lien grâce aux pratiques et à la culture d’entreprise », précise la présidente de Dammann Frères. « Nous pensons aussi à l’aval de la filière, les consommateurs avec notamment des conseils pour utiliser plus intelligemment la bouilloire et nous réfléchissons au cycle de vie des produits. »

« De véritables efforts à produire tout en continuant à faire du business »

Cette mutation en société à mission a entraîné la création d’un « comité à mission » rassemblant des salariés et des personnes extérieures qui va s’assurer de l’atteinte des objectifs. Les salariés sont formés petit à petit et l’entreprise est régulièrement auditée par des cabinets indépendants. « Ce sont de véritables efforts à fournir et il faut les faire tout en continuant à faire du business. C’est une pression supplémentaire mais il faut une prise de conscience à tous les niveaux », justifie Erika Le Noan.

Une société à mission qui a l'adhésion de ses fournisseurs

La centaine de plantations de thé chez lesquelles Damman Frères se fournit sont quasiment toutes en Asie (Japon, Chine, Inde, Taïwan…) et en Afrique. Quel regard ces productrices et producteurs portent-ils sur ce statut de « société à mission », une notion plutôt « occidentale » ? 

« Il faut être très diplomate»

« C’est sûr, il faut être très diplomate, mais quand on leur explique qu'être société à mission, c'est s'engager pour la défense de l’environnement et de la biodiversité, ils accueillent plutôt bien la nouvelle. Avant de leur envoyer les questionnaires sur leurs pratiques agricoles, il a fallu un temps d’échanges important mais nous obtenons des résultats », se félicite Erika Le Noan.

Un nouveau siège social à 30 millions d'euros

Dammann Frères qui appartient depuis 2007 à l’italien Illy, réalise environ 45 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 195 salariés. Une PME qui a dû faire face durant la crise à l’explosion des coûts de transport et des emballages mais qui depuis a renforcé sa politique en faveur du développement durable

Fin 2023, l’entreprise a annoncé la construction d’un nouveau bâtiment de 27 500 mètres carrés près de Dreux. Un site qui devrait être opérationnel fin 2025 et qui comprendra le nouveau siège social, une nouvelle unité de production en grande partie robotisée, des espaces de stockage et une boutique. Coût : 30 millions d’euros avec l’espoir de l’autosuffisance énergétique grâce à des panneaux photovoltaïques. Une trentaine d’embauches est prévue pour renforcer les équipes.

Un investissement conséquent qui entre pleinement dans la raison d’être de Dammann Frères.

Les plus lus

Œufs : le bond des importations européennes vient d’Ukraine, mais aussi de Turquie

L’évolution des prix des œufs français, au 19 décembre 2025, expliquée par le journal Les Marchés, qui publie trois fois par…

drapeau turc
Bovins : la Turquie continue sa décapitalisation, l’Europe en profite peu

Alors que les abattages de bovins continuent de progresser en Turquie faute de rentabilité de l’élevage allaitant et laitier,…

Gilles Huttepain, Vice-président de l'interprofession Anvol
Le poulet chinois s’impose en Europe, la volaille française alerte

La filière poulet française s’inquiète d’un afflux inédit en provenance de Chine, qui dégage ses surplus de filets de poulet…

douanier chinois devant un ordinateur
Viande bovine : la Chine enquête toujours sur ses importations et pourrait les limiter

Les résultats de l’enquête chinoise sur les perturbations de son marché intérieur de la viande bovine par les importations ne…

poules rousses en cage dans un élevage
Interdiction des poules en cage : « c’est le bon moment pour agir »

Des députés français demandent la Commission européenne d’inscrire l’interdiction de l’élevage de poules pondeuses en cage…

Dinde en élevage
« La production de dinde est stable en 2025, c’est une bonne nouvelle »

Après plusieurs années de recul, la filière dinde semble retrouver de la stabilité dans les abattages en France. Malgré une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio