Pourquoi les prix des pommes de terre industrie ont-ils tant plongé cet été ?
Les volumes de pomme de terre primeurs pour l’industrie qui ne sont pas contractualisés ne trouvent actuellement pas preneurs, en France, en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas. En cause, une offre très abondante alors que la demande en produits de pomme de terre marque le pas à l’export. Les prix spot de la pomme de terre ne sont même plus publiés.
Les volumes de pomme de terre primeurs pour l’industrie qui ne sont pas contractualisés ne trouvent actuellement pas preneurs, en France, en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas. En cause, une offre très abondante alors que la demande en produits de pomme de terre marque le pas à l’export. Les prix spot de la pomme de terre ne sont même plus publiés.

La cotation Belgapom, référence belge pour la pomme de terre primeur pour l’industrie et la surgélation s’affichait à seulement 15 €/tonne début août, des prix qui ne couvrent même pas les coûts de récolte. La cotation est depuis interrompue, aucun prix n’a été publié en semaines 34 et 35. La France et l’Allemagne ont aussi incoté leurs références spot sur les pommes de terre industrie. Les prix avaient déjà chuté sur l'ancienne récolte au printemps dernier.
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Les pommes de terre primeurs pour l’industrie sont récoltées depuis le début du mois d’août et doivent être transformée immédiatement puisqu’elles ne peuvent être stockées. 60 à 70 % des volumes récoltés dans le Nord de l’Europe sont contractualisés, à des prix qui couvrent les prix de production puisque ces contrats ont été négociés l’an dernier, où l’offre manquait.
Des industriels de la pomem de terre saturés
Ce sont les prix spot des pommes de terre industrie qui plongent, avec des industriels qui se disent saturés et ne peuvent assurer toute la transformation. Certes, la demande est attendue au rendez-vous ces prochaines années, alors que les projets de construction d’usines se sont multipliés. Mais la production semble avoir cru trop vite.
Forte hausse des surfaces de pomme de terre en Europe du Nord
En France, sur les deux dernières campagnes, la hausse des surfaces atteint déjà près de 20 000 ha, « À ce rythme, l’offre risque de dépasser la demande, le temps que les usines se construisent », s’inquiétait en début d’été Alain Dequeker, producteur dans le Nord et secrétaire général de l’UNPT auprès de nos confrères de Réussir Grandes Cultures. En Allemagne, la 301 000 ha étaient destinés cette année à la culture de pommes de terre ; c’est 19 000 ha de plus que l’an dernier. Au total, sur l’ensemble France, Allemagne, Pays-Bas et Belgique, ce sont 50 000 ha de plus que l’an passé qui ont été plantés en pomme de terre. C’est ce qui était prévu comme superficie nécessaire en 2035.
Au total, sur l’ensemble France, Allemagne, Pays-Bas et Belgique, ce sont 50 000 ha de plus que l’an passé qui ont été plantés en pomme de terre.
Une demande de l’industrie de la pomme de terre en baisse
Par ailleurs, le Boerenbond, syndicat agricole belge, rapporte une baisse de 500 000 tonnes de la demande de pommes de terre pour la transformation. En cause, le développement de la culture de pomme de terre en Inde et en Chine, deux destinations importatrices de produits de pomme de terre, ainsi que la guerre commerciale de Donald Trump, avec des droits de douane qui vont pénaliser nos envois outre-Atlantique. En cause aussi, selon le Brussels Times, la force de l’euro qui plombe les exportations communautaires.
Une partie des surplus est destinée à la méthanisation et l’alimentation animale. Les pommes de terre primeurs ne sont qu’un segment du marché, le reste sera récolté à partir de septembre et peut se conserver jusqu’au printemps.