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Objectif France pour l’Alsacien Schneider Food

Désormais contrôlé par ses cadres et salariés, Schneider Food a l’ambition de presque doubler son chiffre d’affaires en cinq ans. La PME alsacienne va s’attaquer au marché national sans changer son positionnement d’entreprise défendant la tradition, la qualité et surtout le goût.

Entre deux cessions en 1982 et 2005, la création des marques Baltic en 1984 et Schneider en 1994, un déménagement sur son site actuel à Hœrdt au nord de Strasbourg en 2014, Schneider Food a déjà pris plusieurs virages dans son histoire. Mais le plus récent est certainement le plus original. Depuis juillet 2016, trois de ses cadres sont aussi devenus ses actionnaires. Renforcé par la participation des Produits de la cigogne, le fabricant des produits traiteur à la marque Schneider et par les 5 % de capital pris par sept des vingt et un salariés de l’entreprise, le trio de dirigeants que forment René Corti, président de Schneider Food, Damien van Overbeke, directeur général et Julie Reilhan, directrice commerciale, contrôle 53 % du capital. La Caisse d’épargne et Bpifrance se partagent les 47 % restants à concurrence d’un tiers, deux tiers. « Cette organisation nous permet d’être percutants », affirme René Corti. De fait, la nouvelle gouvernance entend renforcer la « position de leader régional » revendiquée par l’entreprise sur le créneau du frais, mais aussi faire de la marque une « référence nationale grâce à une gamme large de produits traiteur alsaciens qualitatifs ».

« Nous visons les 21 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021 », annonce Damien van Overbeke. En 2015, l’entreprise en affichait 12 millions d’euros. Atteindre un tel niveau passe obligatoirement par un « investissement productif de plusieurs centaines de milliers d’euros » dans des locaux existants. Une petite révolution pour l’entreprise, qui à part les salades, fabriquées à Hœrdt, a jusqu’à présent misé sur le partenariat avec une vingtaine de PME en France, en Allemagne, en Pologne et en Italie pour élaborer les produits qu’elle commercialise. Le projet est inscrit au calendrier 2017 et concernera la gamme traiteur, mais ses détails ne seront pas dévoilés avant le début de l’année prochaine. « Nous avons vocation à travailler le terroir alsacien, et le proposer au consommateur avec du goût. Pour respecter cette philosophie, nous devons être certains de bien maîtriser tous les paramètres de production, et trouver la bonne façon de présenter cette nouvelle gamme », justifie Damien van Overbeke.

Le catalogue de Schneider Food est actuellement riche de trois gammes vendues en libre-service au rayon frais. Les produits traiteur sous marque Schneider se concentrent sur les pâtes fraîches avec 30 % d’œufs (spaetzles à cuire et à poêler, bio et aux légumes), des spécialités comme les knepfles (quenelles de foie), les galettes de pomme de terre et les tartes flambées. Les produits de la mer sous marque Baltic ont comme cheval de bataille les harengs à la crème, un produit pour lequel Schneider Food revendique une part de marché de 10 % en France. Ils côtoient poissons fumés comme les filets de truite fumés à chaud, condiments (jus de citron, câpres, raifort) et, depuis juin 2016, des bouchées apéritives (calamars, tronçons de poulpe…) conditionnées sous-vide sur un faible lit d’huile. Enfin, les salades sous marque Hammer représentent une gamme de six références dont deux produits phare : l’Italienne (rémoulade et roulade de viande) et la Strasbourgeoise (pomme de terre et saucisse de Strasbourg).

Croissances à deux chiffres

Schneider Food écoule les deux tiers de ses volumes en Alsace et en Moselle. Le projet des nouveaux dirigeants de la PME vise à accélérer sur le marché national avec des croissances à deux chiffres. « Baltic doit devenir la troisième marque de produits de la mer derrière Labeyrie et Coraya. Schneider veut l’accompagner sur les spaetzles frais et les tartes flambées. Le potentiel en frais de ces dernières est énorme. Un essai réalisé avec une enseigne nationale depuis avril 2015 donne d’excellents résultats. Le fait de vendre séparément les fonds et la garniture est un concept qualitatif très bien accueilli par le public », assure Damien van Overbeke.

Pour l’heure, Schneider Food commercialise une centaine de références. Ses dirigeants promettent d’innover avec plus de dix lancements en 2017 dont de nouvelles déclinaisons de galettes de pomme de terre en format mini de 40 grammes, aux courgettes en été et avec des carottes et du céleri pour l’automne et l’hiver, des recettes différentes en salade et davantage de bouchées apéritives en traiteur de la mer. Pour René Corti, tout est fait pour que « l’offre de Schneider Food soit adaptée aux marchés, en matière de modernité, de rapidité de préparation et de praticité, afin de répondre aux exigences et attentes actuelles des consommateurs ».

« Notre communication, c’est le produit »

Schneider Food est passé de 7 M€ de chiffre d’affaires en 2005 à 12 M€ sans faire de promotion autre que des animations ponctuelles en magasin. « Notre communication, c’est le produit, lance René Corti, c’est pourquoi nous attachons une telle importance à leur qualité. Elle fidélise le client. » Pour assurer la régularité organoleptique de ses fabrications, l’entreprise impose des cahiers de charges rigoureux et des audits annuels à ses partenaires, et tient des réunions avec ses équipes toutes les deux semaines.

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