Aller au contenu principal

Restauration sociale
Nutrisens fait rimer cuisine mixée et plaisir

L’expert de l’alimentation médicale fait évoluer sa gamme de produits pour redonner le plaisir de manger aux personnes souffrant de dysphagie. Goût, texture, présentation et contenant sont revisités.

Le groupe lyonnais Nutrisens a investi 3 millions d’euros pour retravailler ses recettes de « cuisinés mixés » pour allier plaisir de manger, sécurité alimentaire et apports nutritionnels adaptés. Destinées aux personnes souffrant de troubles de la mastication et de déglutition (dysphagie), 135 recettes (frais, surgelé, stérilisé, déshydraté), allant du petit-déjeuner au dîner, ont déjà été élaborées. L’ensemble des 300 références sera revisité d’ici à 2021.

De la présentation à la dégustation

« Les produits mixés sont souvent peu appétissants : 40 à 50 % d’un plateau-repas servi en centre hospitalier ne sont pas consommés par manque d’appétence dû à l’aspect et à la présentation. La notion de “faire envie” était donc essentielle pour nous. Nous avons travaillé sur la stimulation des sens, de la présentation à la dégustation des produits », explique Georges Devesa, président-directeur général de Nutrisens.

Faire envie est essentiel

Pour ce faire, l’entreprise a élaboré ses recettes pendant 2 ans en partenariat avec des médecins, des diététiciens, des orthophonistes, des clients et les consommateurs finaux pour comprendre et répondre aux attentes de tous. « Nous avons recruté six chefs cuisiniers et testé plus de 500 recettes », commente Lucie Borjon, experte dysphagie et textures modifiées pour Nutrisens. Par ailleurs, le groupe a privilégié un approvisionnement français puisque 90 % des fruits et légumes utilisés sont d’origine France, tout comme ses viandes (sauf ovines).

Nutrisens a aussi beaucoup travaillé sur les textures de ses produits pour qu’elles soient adaptées aux capacités de déglutition des patients. L’entreprise s’est appuyée sur la standardisation internationale des textures pour l’alimentation des personnes dysphagiques (IDDSI) qui présente huit niveaux de texture. Par exemple, le groupe propose des salades de betterave en texture « mixée lisse » et du bœuf bourguignon en texture « hachée ». « Selon le profil orthophonique du patient, on va définir la texture la plus adaptée. Cela permet de prévenir les risques de fausses routes et de favoriser la prise alimentaire », commente Émilie De Laitre, orthophoniste spécialisée des patients paralysés cérébraux.

Des textures adaptées à toutes les pathologies

Les équipes se sont également penchées sur les formes et la présentation des plats. « Le rendu visuel est important pour mettre en appétit. Nous avons par exemple élaboré une cassolette, un packaging ergonomique répondant aux problématiques de praxie et dont la couleur terracotta a été identifiée par nos consommateurs comme la plus appétissante », poursuit Lucie Borjon. Les « cuisinés mixés » sont disponibles en établissement de santé et à domicile.

Le groupe, qui a réalisé un chiffre d’affaires de 82 millions d’euros en 2019 (+10 % par rapport à 2018), compte développer ses gammes. « Nous travaillons aujourd’hui sur les régimes spécifiques (sans sel, sans allergènes, végétariens…, ndlr) et sur le maintien à domicile », explique Lucie Borjon. À terme, l’entreprise espère redonner aux aliments mixés leur forme originelle, mais un développement industriel nécessite encore 5 à 10 ans de travail.

La dysphagie, un trouble encore mal perçu

Avec plus de 2 millions de personnes concernées et 4 000 décès par an en France, la dysphagie constitue la 2e cause de mortalité par accident de vie courante. Mal prise en charge, cette pathologie peut conduire les personnes qui la présentent à des états de déshydratation et de dénutrition qui les fragilisent. « On en parle peu. Or, 45,3 % des patients souffrant de dysphagie sont dénutris. La perte de poids est par exemple souvent perçue comme normale chez les personnes âgées. Cependant, une alimentation adaptée et enrichie permet d’améliorer l’état de santé des personnes et le pronostic des malades », commente Agathe Raynaud-Simon, médecin gériatre et spécialiste de la dénutrition.

Les plus lus

au premier plan, tête de boeuf, dans un marché aux bestiaux
DNC : quel impact sur les prix des broutards, petits veaux, jeunes bovins et vaches ?

Alors que le marché des bovins dans son ensemble était dans une conjoncture très favorable et rarement vue, la dermatose…

Poulets standard européen
Poulet : plus de 300 €/100 kg, le marché européen s’emballe

Les prix européens du poulet s’envolent, car la production progresse moins vite que la consommation. Si l’Ukraine est un peu…

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio