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« Nous sommes contre une part imposée de produits français »



Éric Lepêcheur, président de Restau'Co.

Les Marchés Hebdo : Les collectivités achètent une grande part de produits importés. Comment l'expliquez-vous ?

Éric Lepêcheur : Par le prix. Il explique souvent le pas entre le déclaratif et l'engagement à acheter des produits bios, de qualité ou de proximité. Que veut-on vraiment ? Là est le sujet. Les produits importés ne sont pas forcément de qualité, ni fabriqués dans les règles et selon la traçabilité voulues. Le ministère de la Santé dépense entre 5 et 15 milliards d'euros à soigner les effets de la malbouffe. On pourrait utiliser cet argent pour rendre les bons produits plus accessibles.

LMH : Les maires donnent-ils des directives claires pour la restauration scolaire ?

E. L. : Il y a une volonté collective de mieux faire, mais aussi de ne pas augmenter les impôts. Certaines collectivités suivent quand même quelques pistes d'amélioration, comme des grammages plus mesurés. Ils traitent en parallèle le problème du gaspillage. Quelquefois, on perd un euro par élève et par jour. Avec cet euro récupéré, il est possible de redonner du sens à la restauration, l'améliorer par la qualité des produits ou les techniques de cuisson. Entre parenthèses, je rappelle la nécessité de plus de compétences dans nos métiers. Il faut que l'Éducation nationale nous ouvre ses portes. Enfin, les cuisiniers doivent mieux faire la promotion de leurs menus.

LMH : La FNSEA réclame que deux plats sur trois soient à base de produits français dans les cantines publiques. Comment recevez-vous ce message ?

E. L. : Nous sommes contre une part imposée de produits français. Et d'abord, la politique européenne l'empêche. La vraie solution serait une cohésion européenne en faveur du développement durable, des produits de saison et contre le dumping social qui fausse la concurrence. Les collectivités peuvent, à travers leurs appels d'offres, favoriser des produits de saison ou de proximité. Elles ne les utilisent pas toujours. Il y aurait aussi à revoir le code des marchés publics pour faciliter les achats. Mais il ne faut pas nier qu'un produit de proximité peut être mauvais.

LMH : En quoi consiste l'engagement de Restau'Co auprès de l'association Bleu Blanc Cœur ?

E. L. : Nous allons mieux valoriser les produits qui introduisent une diversification des productions agricoles et des omégas 3 dans les menus, à travers nos appels d'offres. Cet engagement est collectif, il va aussi concerner le Crous, pour la restauration universitaire, et les armées. Il va mettre en œuvre des actions mesurables, quantifiables et contrôlables par les pouvoirs publics.

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