Les sciences du végétal aspirent à l'intérêt commun
180 chercheurs et professionnels ont participé à la rencontre du 9 avril 2015.
Qu'est-ce que l'agroécologie ? « Une chance de réconcilier l'agriculture de production avec la société », a formulé Marc Richard-Molard, délégué d'IBV (Initiatives biotechnologies végétales) lors de la rencontre « Filière semences » organisée par le Gnis (interprofession des semences et plants) le 9 avril sur les questions environnementales et sociétales. Cent quatre-vingts chercheurs et professionnels des productions végétales étaient là pour évaluer cette chance. Il leur a été montré qu'il fallait avant tout lever le nez des séquences génétiques et des parcelles d'essai. « Il va falloir que le consommateur final soit intégré à nos réflexions », a osé Xavier Beulin. L'une des questions est fondamentale : définir plus précisément cette agroécologie prônée par le ministre de l'Agriculture. Le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) exclut un système de décroissance, rappelant qu'il va s'agir de nourrir 9 milliards d'humains, ce qui demandera de la recherche fondamentale et appliquée. Le président de l'Agence Bio, Étienne Gangneron, a abondé dans son sens en refusant que les agriculteurs prennent tous les risques. « On a énormément de retard dans les protéagineux, a-t-il témoigné. Il y a eu zéro recherche sur le lupin ; il fallait démarrer il y a vingt ans. » La recherche, mais aussi la conception des équipements, doit être anticipée. Elle « se met en ordre de marche », selon Isabelle Litrico, du Conseil scientifique en amélioration des plantes de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), pour trouver des variétés aptes aux mélanges culturaux dans toutes sortes d'écosystèmes, et pour développer la diversité nécessaire. Marc Richard-Molard, pour qui « les OGM font partie de la préhistoire », est d'avis que les nouvelles technologies de sélection permettront d'aller plus vite.