Les cours du colza repartent à la hausse
Les prix de la graine oléagineuse européenne ont été soutenus par la hausse de ceux du canola canadien, du soja américain et des huiles, sur le marché de Chicago.
Semaine du 28 février au 7 mars. Les cotations du colza sur les marchés à terme européen et physique français ont nettement rebondi d’une semaine sur l’autre. Le premier élément haussier vient de la fermeté des cours du soja américain sur Chicago. Des rumeurs émanant du marché indiquent que le président D. Trump prendrait des mesures favorables à la filière biocarburant, allant d’exonération d’impôts à l’augmentation des taux d’incorporation. Cette annonce a engendré une hausse de l’huile de soja également, qui a entraîné l’huile de palme dans son sillage sur Kuala Lumpur. Néanmoins, ce dernier a nié de telles mesures, et les discussions sont toujours en cours. La situation logistique au Brésil serait critique, avec des milliers de camions remplis de soja embourbés sur les routes, inondées par les pluies. Concernant le canola canadien, les importants besoins des triturateurs locaux, mais aussi extérieurs, soutiennent encore les prix sur Winnipeg.
Au niveau des fondamentaux, Abares (ministère de l’Agriculture australien) s’attend à une baisse de la production du pays entre 2016-2017 et 2017-2018, passant de 4,14 à 3,69 millions de tonnes (Mt), du fait d’un retour à la normale des rendements. Au niveau de l’UE, l’analyste Stratégie Grains s’attend à une production de colza à 21,58 Mt en 2017-2018 (+6,5 % par rapport à 2016-2017), un chiffre assez stable par rapport à sa précédente projection (21,56 Mt). Au niveau hexagonal, l’activité n’est guère débordante. Les triturateurs ont des besoins, mais l’offre est difficile à trouver. En tournesol, le marché se démarque par son indolence. Les cours restent stationnaires, et ce depuis des semaines. Stratégie Grains projette une production dans l’UE pour 2017-2018 à 8,63 Mt, contre 8,6 Mt antérieurement (8,27 Mt en 2016-2017).
Discussions Inde/Canada au sujet du pois
Concernant les protéagineux, les cotations ne connaissent pas d’évolution majeure, tous produits confondus. Des affaires se traitent en pois (alimentation humaine et animale), et en féveroles (alimentation animale) que ce soit en portuaire ou sur l’intérieur. Au niveau international, l’Inde va appliquer au 31 mars ses nouvelles normes concernant les importations de pois canadiens, à savoir une obligation de traiter les produits au bromure de méthyle, inefficace au Canada. Les autorités canadiennes craignent que cela n’affecte ses expéditions vers l’Inde, ce qui est susceptible de faire baisser les prix. Des discussions sont en cours entre les deux pays pour trouver une solution.