Aller au contenu principal

Protéines animales
L’élevage, producteur net de protéines ?

Une étude réalisée à l’initiative du GIS Élevages Demain montre que, contrairement aux idées reçues, les élevages produisent en France couramment plus de protéines consommables par l’homme qu’ils n’en consomment.

Les élevages bovins laitiers français en systèmes herbagers sont producteurs nets de protéines.
© DR

L’utilisation de ressources agricoles par le secteur de l’élevage et la concurrence supposée entre alimentation animale et humaine au détriment de la nutrition humaine font partie des reproches récurrents à l’égard des productions animales. L’accusation, qui repose notamment sur la faiblesse supposée de la conversion des ressources végétales en produits animaux, réclame d’être remise en perspective, relève une étude sur « l’efficience alimentaire des élevages », présentée le 17 octobre lors d’un colloque organisé à l’APCA.

Les travaux, réalisés sous le pilotage du groupement d’intérêt scientifique (GIS) Élevages Demain, qui regroupe seize partenaires de la recherche, du développement et des filières professionnelles, a appliqué aux élevages français une méthode de calcul de l’efficience alimentaire des élevages français prenant en compte l’efficience « nette ». Contrairement à l’efficience « brute », qui intègre tout ce que l’animal ingère et tout ce qu’il produit, celle-ci ne prend en compte que les consommations par l’élevage qui sont « consommables par l’homme » (grains décortiqués de céréales, protéagineux, etc.) et seulement les produits de l’élevage « consommables pour l’homme » (lait, œufs, viandes, abats, coproduits alimentaires). Encore cette méthode ne considère-t-elle pas « toutes les autres protéines produites par l’animal qui n’entrent pas dans la chaîne alimentaire, mais qui sont valorisées par d’autres filières créant de la valeur ajoutée – cuir, cosmétique, pet food, etc. », a relevé Sarah Laisse-Redoux, qui a réalisé les calculs.

La prime à l’herbe

Les résultats de l’étude montrent que « de nombreux élevages ont une contribution positive à la production de protéines de qualité pour l’alimentation humaine », a expliqué Jean-Louis Peyraud, le président du GIS Élevages Demain. Les résultats diffèrent bien sûr suivant les types d’élevage. Pour ce qui concerne les ruminants, les élevages bovins laitiers français « sont souvent producteurs nets de protéines, notamment les systèmes herbagers », précise-t-il. Les élevages bovins spécialisés viande le sont rarement mais peuvent l’être, à condition « d’être très économes en concentrés, valoriser essentiellement l’herbe ou les coproduits végétaux », complète Jean-Louis Peyraud.

Quant aux ateliers de monogastriques (porcs, poulets de chair, poules pondeuses), ils peuvent afficher un solde positif de protéines, notamment quand ils sont utilisateurs de coproduits (de céréales et de pois), de tourteaux de colza et de tournesol non consommables en alimentation humaine.

L’appréciation de l’efficience nette des élevages mériterait d’être complétée par de nouveaux ratios intégrant par exemple la qualité des protéines ou le bilan énergétique de la digestion, concluent les instigateurs de l’étude. Les instances internationales semblent en tout cas disposées à poser un nouveau regard sur la question.

Dans une autre étude publiée cette année par des scientifiques de la FAO, il est admis que 2,8 kg de matière sèche comestible sont nécessaires pour produire 1 kg de viande chez les ruminants et 3,2 kg chez les monogastriques, soit des chiffres bien moins élevés que précédemment avancés.

Les plus lus

salle de traite en élevage laitier
Prix du lait : des tendances négatives venues d'Europe du Nord

Les prix du lait au producteur sont sous pression dans le nord de l’Europe, car les cotations des produits laitiers…

 Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’interbev
Sommet de l’élevage 2025 : « La première chose à faire, c’est de faire naître les veaux ! » pour Emmanuel Bernard, Interbev bovins

Alors que le Sommet de l’élevage commence, Emmanuel Bernard, éleveur bovin et président d’Interbev bovin revient pour Les…

graphique de la cotation entrée abattoir du JB R
Le prix des taurillons R dépasse les 7 €/kg

Les prix des jeunes bovins français grimpent nettement depuis le mois d’août et dépassent un nouveau record historique, même s…

Dépalettiseur
Œufs : « Il manque 3 millions de poules », comment la filière s’adapte à la tension

La transition vers l’œuf alternatif est bien amorcée par l’amont de la filière œuf. Mais il faut plus de poules en code 2 ou 1…

Porc : « le choix de la Chine de cibler l’agriculture européenne n’est pas anodin »

Les Marchés ont échangé avec Simon Lacoume, économiste sectoriel chez Coface, expert mondial en assurance-crédit, pour…

Poules standard dans un poulailler automatisé
Le Sud-Ouest se tourne vers le poulet standard pour concurrencer les importations

La France reste confrontée à la hausse des importations de poulets standards, qui représentent désormais un poulet sur deux.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio