Le pessimisme règne sur le marché
La collecte laitière européenne a progressé de 2,5 % en 2015. Bruxelles estime que 2016 verra la production afficher une hausse de 1 %. Or, selon le Milk Market Observatory, le niveau des stocks est « préoccupant » en beurre, en fromage et en poudre de lait écrémé. Les volumes de poudres de lait placés à l'intervention sur les deux premiers mois de 2016 ont dépassé ceux stockés sur l'ensemble de 2015. Face à cette offre pesante, la demande mondiale s'avère insuffisante. Les pays producteurs de pétrole notamment pâtissent de la chute du brut et manquent de liquidités. Même si les premiers échanges liés aux préparatifs du ramadan animent le commerce, ils restent insuffisants pour soulager le marché. La seule note positive vient d'Asie, puisque la Chine fait un timide retour. Alors que ses achats avaient reculé de près d'un tiers en 2015, selon le CLAL, sous l'effet d'une certaine incertitude économique, les données de novembre et décembre montrent une reprise des importations par rapport aux mêmes mois de 2014, ce qui laisse supposer que les considérables stocks chinois se sont allégés.
Pas d'embellie au premier semestreLa cotation spot du beurre publiée par Atla a atteint 2600 euros la tonne en semaine 8, un plus bas depuis 2009. Car l'UE entre dans son pic saisonnier de production, et la pression de l'offre, notamment nord-européenne, se fait sentir. Acculés par les prix bas, les producteurs allemands et néerlandais rentrent dans le cercle vicieux de produire toujours plus, pour maintenir leurs revenus. Difficile d'imaginer un allègement du marché au premier semestre, tant que la collecte bat son plein. Virginie Pinson