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Viande
Le marché du porc attend l’étincelle chinoise

Les prix du porc sont repartis à la hausse début mars en Europe et aux États-Unis. Une embellie qui ne demande qu’à être confirmée par un franc retour aux achats de la Chine.

En février 2019, le cheptel chinois s’affichait en repli de 16,6 %.
© B. C.

La hausse des cours du porc s’est accélérée début mars en Europe, entre déclin de la production et amélioration de la demande, en particulier internationale. Selon le Marché du porc breton (MPB), Allemands et Danois notaient un regain d’intérêt de la Chine (en épaule et poitrine notamment), tandis que les besoins restaient toniques ailleurs en Asie. Néanmoins, vers ces débouchés, la concurrence avec les États-Unis demeurait vive.

La Chine a jusqu’à présent maintenu ses taxes à l’importation, obligeant les exportateurs américains à se tourner vers d’autres clients pour écouler une offre plus large. Outre-Atlantique, les prix restaient très bas mi-mars, à des niveaux plus vus depuis 2003, bien qu’ils aient également repris le chemin de la hausse à l’approche du printemps. Cette augmentation pourrait être plus spéculative que le reflet d’un déséquilibre offre/demande. Pour le Centre de développement du porc du Québec (CDPQ), elle s’expliquerait par « la rumeur selon laquelle la Chine s’apprêterait à acheter davantage de porc américain », faute de disponibilités nationales et dans le cas d’une issue favorable des négociations entre Washington et Pékin. Des prévisions que le CDPQ tempère ; il n’est pas certain que la Chine se tourne vers le porc américain, mais elle pourrait s’approvisionner plus massivement en Europe, ce qui libérerait de la place aux États-Unis et soutiendrait leurs tarifs sur les autres débouchés mondiaux.

Chine : moins d’offres et prix en hausse

Bien qu’encore à confirmer, un prochain regain d’appétit chinois semble de plus en plus probable. En forte baisse depuis la mi-décembre, le cours du porc a progressé début février, laissant à penser que la propagation de la peste porcine africaine a eu raison de la production nationale. Impression confirmée par le ministère chinois de l’Agriculture, qui faisait état, selon le MPB, d’une baisse de 19 % du nombre de truies en février par rapport au même mois de 2018, soit environ 6 millions d’animaux de moins. Le cheptel total s’est replié en parallèle de 16,6 %.

Offre contenue en Europe, très large aux États-Unis

Du retour de la Chine aux achats dépendra l’orientation des cours mondiaux ces prochains mois, l’activité vers le reste du monde étant attendue peu évolutive. Sans cela, seule la reprise saisonnière des consommations communautaire et américaine devrait animer le commerce à moyen terme, mais celles-ci ne devraient pas être en mesure d’absorber tous les volumes. Aux États-Unis, la croissance de la production s’affirme. Sur janvier et février, la hausse de l’offre est estimée à près de 5 %, selon Plérin, et l’USDA prévoit une production en croissance de 3,4 % au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2018 et de 6,4 % les trois mois suivants.

En Europe, la production devrait rester contenue, du fait d’un cheptel en repli sur un an de 1 % dont -2,6 % pour les truies saillies début 2019. Des chiffres qui pourraient aider les éleveurs à redresser leurs tarifs, mais qui resteront insuffisants si le besoin de compétitivité persiste sur le marché mondial.

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