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« Le dossier nord-américain sera prioritaire cette année pour le jambon de Bayonne »

Pierre Harambat, président du Consortium du jambon de Bayonne.
© DR

Les Marchés Hebdo : Comment l’export peut-il être le salut de la charcuterie française ?

Pierre Harambat : L’export est une solution parmi d’autres. Oui, il peut être un salut, car la filière est pas mal secouée sur son marché national. Cela peut donner un peu d’oxygène à la filière. Avec certes des concurrents très présents et très forts comme les Espagnols ou les Italiens, qui ont fait l’effort d’aller à l’export avant nous.

LMH : Comment le jambon de Bayonne peut-il s’imposer davantage face aux Serrano, pata negra, jambon de Parme, San Daniele et autres spécialités ibériques ou italiennes ?

P. H. : Il est sûr que nous ne boxons pas dans la même catégorie. L’export est une vieille tradition pour la charcuterie espagnole. Ils ont plus de moyens que nous. L’IGP de jambon de Bayonne est une petite IGP avec 1,2 à 1,3 million de jambons produits annuellement. Nous avons démarré plus tardivement que nos concurrents italiens ou espagnols. Ils sont très bons techniquement et très compétitifs. Ce sont des concurrents très dynamiques aux États-Unis et en Asie. Nous sommes en train de redéfinir nos priorités au sein du Consortium avec une nouvelle gouvernance. Nous devons accompagner toutes les entreprises de la filière IGP jambon de Bayonne. L’export est une priorité, mais nous ne devons pas négliger le reste pour autant.

LMH : Vous avez obtenu des agréments sanitaires vers les États-Unis et la Chine en 2014 et 2015. Où en sont ces dossiers ?

P. H. : Il est évident que les marchés asiatiques et nord-américains sont des débouchés très porteurs. Le dossier nord-américain sera pour nous prioritaire cette année. Nous avons obtenu le soutien financier de l’Europe pour mener des actions de promotion et développer notre commerce. Nous aurons 1,2 million d’euros sur trois ans, jusqu’en 2019 grâce à ces fonds européens et à 20 % apportés par le Consortium. Nous avons obtenu fin 2016 ces fonds européens. Nous allons désormais nous organiser pour démarrer les promotions sur 2017. Pénétrer un marché est un travail de longue haleine. Les Italiens sont très présents, mais nous croyons qu’il y a une place pour les produits français, même si cette place n’est pas large. Aujourd’hui, seuls 7 à 8 % des volumes sont exportés, notre objectif à terme est de pouvoir exporter 20 % de nos volumes en Europe et sur les pays tiers. Cela nous permettra d’avoir un certain équilibre du marché. Nous avons des débouchés très nationaux, on ne peut que se développer. Il y a quelque chose à faire.

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