L’artichaut breton rajeunit ses feuilles
L’offensive de Prince de Bretagne pour promouvoir ses artichauts coïncide avec le début de sa période de production, qui s’étend jusqu‘à novembre. La tâche est d’ampleur, la consommation baissant régulièrement, à l’instar d’autres légumes anciens. Un souci pour le Cerafel et ses 1 000 producteurs sur les départements du Finistère et des Côtes-d’Armor.
Avec 50 000 tonnes annuelles sur 8 300 hectares, Prince de Bretagne assure 80 % de la production nationale. Face au recul du Camus, qui reste prépondérant, les producteurs bretons ont misé dans les années quatre-vingt-dix sur deux autres variétés, le Castel et le Petit Violet. Aujourd’hui, l’heure est à « moderniser le produit et l’adapter aux nouvelles tendances de consommation», explique Gwénaëlle Roignant, en charge du dossier au sein de l’équipe marketing de Prince de Bretagne. « La méconnaissance sur la préparation et sur le temps de cuisson constituent des freins à la consommation», poursuit-elle.
L’artichaut est un souvenir d’enfance
De fait, apprécié pour son goût et connu selon les enquêtes d’opinion, l’artichaut reste un légume inscrit dans la mémoire à l’état de souvenir. Un statut qui le condamne à l’achat occasionnel et spontané en magasin. Pour « rajeunir l’image vieillotte de l’artichaut» et du même coup sa clientèle, Prince de Bretagne mise sur de nouveaux conditionnements et une communication dynamique. 15 000 consommatrices ciblées ont reçu ces jours-ci une vidéo email animée par le chef Martial Enguehard. Au menu des informations, des recettes et un jeu concours visant à faire évoluer l’image de l’artichaut. Dans le même temps, Prince de Bretagne met en scène ses légumes frais dans une campagne diffusée sur TF1 en deux vagues (mai et octobre).
Avec ses produits emballés, la marque cherche également à élargir le cercle des acheteurs tout en distillant des informations culinaires. Lancée en 2002, « la barquette micro-ondable est un produit service pour consommateurs pressés», observe Gwénaëlle Roignant. Sa préparation est mécanisée depuis 2005 mais, vu les investissements nécessaires, elle reste une niche, vendue autour de 3 euros la barquette de deux Camus en GMS.
Pour optimiser la conservation d’un produit sensible, Prince de Bretagne lance début juin le sachet fraîcheur Camus, qui garantit 7 jours supplémentaires à température ambiante. A mi-juin, un sachet comprenant 5 têtes de Petits Violets sera commercialisé, l’emballage permettant d’apporter des conseils de préparation sur cette variété peu connue au Nord de la Loire. Du fait des surcoûts entraînés par le conditionnement, Gwénaëlle Roignant assure que « l’artichaut vrac restera la référence». Une tendance accrue par l’importance des ventes sur les circuits spécialisés, près d’un tiers des volumes étant écoulés sur les marchés.