Aller au contenu principal

L’AOP Maroilles révise son cahier des charges

Didier Halleux, producteur de maroilles à Haution.
© © Thierry Becqueriaux

Avec l’entrée en vigueur de son nouveau cahier des charges, l’AOP Maroilles s’appuie désormais sur des critères de production et de transformation plus contraignants. L’objectif : gagner de la valeur ajoutée.

Le nouveau cahier des charges de l’AOP Maroilles a été publié le 19 janvier dernier au Journal officiel de l’Union européenne. Il a été revu de fond en comble avec de nouvelles contraintes dans les méthodes de production et de fabrication. Une étape importante depuis la publication du premier décret de l’AOC Maroilles le 24 mai 1976. « Sous peine de perdre leur appellation, les AOC fromagères datant d’avant 1990 sont en effet obligées de revoir leur cahier des charges », rappelle Alexandra Ognov, responsable du pôle produits agricoles et agroalimentaires à l’Inao.

Amorcée en 2003 par les seuls transformateurs rejoints ensuite par les producteurs en 2008 à l’occasion de la création de l’ODG, la réflexion sur la révision du cahier des charges n’a abouti officiellement qu’en 2016. Auparavant, il suffisait à un producteur d’être situé dans l’aire géographique pour arborer le signe de qualité. Et s’ils étaient encore 462 producteurs à livrer les 4 industriels-manufacturiers en 2008, ils ne sont plus aujourd’hui que 124 producteurs laitiers leur fournissant 5 à 7 % du lait de Thiérache.

Côté production, le nouveau cahier des charges met en avant les spécificités du bocage (herbe et haies). On ne parle plus de races laitières spécifiques : « ce débat a été long et difficile à trancher, d’autant que le lait de Thiérache est issu de troupeaux mixtes », souligne Didier Halleux, producteur à Haution (02).

En revanche, des règles strictes en matière d’alimentation sont imposées : une durée de pâturage de 170 jours – l’Inao a insisté pour que 80 % des fourrages soient issus de la zone d’appellation – ; une surface minimum disponible – 30 ares de surface en herbe disponible/VL dont 15 ares minimum pâturés – ; au minimum le quart de la ration en herbe et une longueur de 90 m de haies par hectare de superficie fourragère principale.

« C’est un point sur lequel les producteurs ont beaucoup insisté », précise-t-il. La mesure est en effet spécifique à l’AOP Maroilles, « on ne la connaît dans aucune autre ODG… », souligne Didier Halleux, à l’initiative de ce critère symbolique.

Attribution de primes

Côté transformation, le cahier des charges prévoit une durée d’affinage plus longue pour les formats quarts (180 g) et mignons (360 g), ainsi que des enregistrements supplémentaires (température et acidité du lait à l’emprésurage, quantité de présure utilisée, date de transfert en hâloir et cave, température et hygrométrie des caves…). Ce qui a contraint les transformateurs à mettre en place une double collecte.

Producteurs et transformateurs se sont mis d’accord sur l’attribution de primes. Une situation qui diffère cependant d’un transformateur à l’autre, car la plus-value est calculée sur les volumes de lait collectés et transformés en maroilles : près de 95 % pour Leduc, la moitié pour Fauquet (Savencia) et marginale pour la coopérative Laitnaa qui fournit en lait Lesire et Roger. Côté plus-value, les producteurs négocient prix et primes, entreprise par entreprise, depuis janvier 2017.

Les premiers bilans seront dressés dans un an.

Les plus lus

petit veau dans sa niche
Prix des petits veaux : après une courte baisse cet été, la tension revient

Les prix des petits veaux se sont tassés au mois d’août, tout en restant à des niveaux inédits pour la période. Mais la baisse…

bateau porte conteneur
Viande bovine : pourquoi les exportations australiennes battent des records début 2025

La hausse de la production australienne de viande bovine rencontre une demande mondiale particulièrement dynamique. Résultat,…

plateau d'oeufs en GMS
Œufs ukrainiens contaminés vendus en France : la filière appelle à des mesures

Différentes alertes sur les œufs ukrainiens pour la présence de produits sanitaires interdits en Europe ont émaillé l’été. Le…

Volaille : où l’Ukraine dirige-t-elle ses exportations en 2025 ?

En 2025 et 2026, la production de volailles en Ukraine devrait croître lentement, tout comme les exportations, selon les…

les drapeaux de l'UE et du Mercosur côte à côte
Accord UE-Mercosur : qui se réjouit, qui se méfie, qui conteste ?

Alors que la Commission a donné le feu vert au processus de ratification au traité entre l’Union européenne et le Mercosur,…

Le poulet label Rouge Rungis
Poulet Label Rouge : « On a vraiment un problème de répartition de valeur »

Après plusieurs années de recul, l’horizon s’éclaircit pour les ventes de poulets entiers Label Rouge en grande distribution.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio