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Sécurité sanitaire
Lactalis : questions en suspens après les auditions au Sénat

La commission des Affaires économiques du Sénat a entendu Virginie Beaumeunier, directrice générale de la DGCCRF, et Michel Nalet, directeur de la communication de Lactalis, les 23 et 24 janvier derniers. Compte rendu.

Virginie Beaumeunier, directrice générale de la DGCCRF, lors de son audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat, le 23 janvier.
© DR

« Notre devoir est de tout faire pour que cela ne se reproduise pas. Nous sommes au quotidien mobilisés pour comprendre », s’est défendu Michel Nalet, directeur de la communication du groupe Lactalis, le 24 janvier au matin devant la commission des Affaires économiques du Sénat. La veille, les sénateurs ont auditionné la directrice générale de la DGCCRF, Virginie Beaumeunier. Courant février, ce sera le tour des représentants de la grande distribution, puis des associations de consommateurs et de familles des victimes. Ces auditions ont pour but de comprendre les dysfonctionnements survenus pendant la crise des laits infantiles contaminés du groupe Lactalis.

Après avoir précisé les obligations de chacun dans la mise en marché de produits sûrs pour la santé de tous, Virginie Beaumeunier est revenue sur la chronologie de cette affaire. Elle a notamment indiqué que le contrôle des premiers metteurs en marché, dont un a eu lieu à l’usine de Craon en 2014, était prévu pour le 5 décembre 2017, en plein pendant la crise sanitaire.

Réflexion sur la fiabilité des retraits/rappels

Après un premier rappel le 2 décembre sur douze lots, la DGCCRF a été informée de cinq nouveaux cas de salmonellose chez des enfants. « C’est le 9 décembre que, faute d’une démarche volontaire de l’entreprise permettant une gestion satisfaisante du risque de contamination des produits, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, décide d’ordonner la suspension de la consommation et de l’exportation, et le retrait/rappel des produits Lactalis depuis le 15 février », indique la directrice générale de la DGCCRF.

Pourquoi ce 15 février ? « Cette date moyennant une période de sécurité d’un mois, est la date de fabrication la plus ancienne de lots repérés comme contaminés », explique-t-elle. De son côté, Michel Nalet, a reconnu le lendemain que le groupe n’avait pas la même position que l’État sur cette date de retrait/rappel. « Nous considérons néanmoins qu’avec le recul, c’était la bonne décision à prendre », précise-t-il.

Cette décision aura eu pour conséquence de retirer plus de 11 000 tonnes de produits du marché et aura entraîné des difficultés dans la gestion des rappels. Tout en notant que ce rappel « était le plus important de ces dix dernières années », Virginie Beaumeunier a conclu son audition en évoquant des réflexions en cours sur de nouveaux moyens pour fiabiliser les retraits/rappels, mais également sur les sanctions ou les contraventions à mettre en place en cas de manquements de la part d’un industriel, comme d’un distributeur.

Point sur les contrôles réalisés par la DGCCRF

3 600 nouveaux contrôles de points vente ont été réalisés à la mi-janvier par les services de la DGCCRF, après que les 2 500 premiers contrôles réalisés entre le 26 décembre et le 5 janvier ont mis en lumière la présence dans les points de vente de produits Lactalis concernés par le retrait/rappel. Dans la grande majorité des sites contrôlés (3 578 soit 99,4 %), les produits couverts par ces opérations de retrait et de rappel n’étaient pas présents. En grande distribution, deux magasins proposaient encore à la vente en tout seize produits qui auraient dû être retirés du marché, même si « une solution de blocage en caisse était toutefois en place », selon un communiqué de Bercy. Le Conseil national de la consommation (CNC) a été mandaté pour proposer des actions permettant de renforcer l’efficacité des procédures de retrait/rappel et de faciliter l’information rapide, complète et transparente des consommateurs.

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