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La PME Micronutris prend son envol

Cédric Auriol, président de Micronutris.
© J.-C. M.

« Nous venons de multiplier par trois notre chiffre d’affaires sur les douze derniers mois. » Cédric Auriol a le sourire. Le jeune entrepreneur occitan et président de Micronutris voit ses affaires décoller. Spécialisé dans l’élevage, la transformation et la commercialisation d’insectes comestibles, sa société, située à Saint-Orens-de-Gameville, en Haute-Garonne, « suivait depuis sa création, en 2011, une courbe progressive », rappelle le dirigeant. Elle passe maintenant à la vitesse supérieure.

« Nous sommes une structure intégrée unique en son genre en France dans ce domaine, rappelle Cédric Auriol, et après avoir dû, durant les premières années, définir, mettre au point et en place un système production, il est devenu aujourd’hui efficace. » Second facteur d’accélération : « après des années d’évangélisation, une réelle tendance alimentaire se développe au sein d’une partie de la population qui souhaite réduire sa consommation de viande… La demande est dynamique », assure-t-il.

Une nouvelle gamme

Micronutris a tout d’abord opéré une levée de fonds en 2015 via la plateforme d’investissement Wiseed avec l’objectif d’obtenir 500 000 euros d’argent frais. Micronutris a ensuite revu sa gamme de produits, dorénavant segmentée autour de deux offres : Microdélices et Get sharp. La première, composée de « recettes gourmandes et découverte », vise les épiceries fines et les points de vente spécialisés dans les produits bios. La seconde, avec des barres énergétiques, les magasins de nutrition sportive.

« Ces circuits de distribution écoulent aujourd’hui 50 % de notre chiffre d’affaires, le reste se répartissant à hauteur de 30 % en vente directe via le Web, 10 % en direction des métiers de bouche, bars, pâtisseries et restaurants, les derniers 10 % partant à l’export », détaille le patron de la PME.

Des procédés automatisés

Une présence sur les derniers salons Sial et Biofach ont ouvert des débouchés vers l’Allemagne, la Belgique, l’Angleterre et la Hollande. Et a également enrichi la vision de Cédric Auriol sur son environnement. « Nous avons à chaque fois rencontré un très bon accueil. Je pense que nous allons sortir d’une microniche pour devenir un vrai marché de niche, comme l’ont fait par exemple ces quinze dernières années les produits à base de soja », raconte-t-il.

Selon lui, « de nouveaux acteurs vont progressivement arriver sur ce segment, qui pourrait peser jusqu’à 500 millions d’euros en 2023, et contribuer à l’élargir. Il faut juste espérer qu’ils proposeront une démarche sérieuse et ne décrédibiliseront pas cette filière naissante… » Micronutris prend d’ores et déjà les devants en investissant.

Aujourd’hui sur un rythme de production de 20 tonnes d’aliments à base d’insectes par an, l’entreprise passera à 50 tonnes en 2018. Pour atteindre cet objectif, les procédés vont être automatisés et un nouveau site va être implanté à Saint-Orens pour « multiplier par trois notre capacité de production », avance Cédric Auriol.

Le consommateur sera-t-il vraiment au rendez-vous ? « Seulement 20 % de la population est complètement réfractaire aux aliments élaborés à base d’insectes, c’est la même proportion que pour l’escargot », défend le président de Micronutris.

Une matière première riche

Protéines, vitamine B, oméga 3, fer, fibre et calcium : les insectes cultivés par Micronutris ne manquent pas d’atouts. Grillons et ténébrions (vers de farine) sont élevés sur son site de production de Saint-Orens et alimentés par des légumes « issus de l’agriculture sans pesticides », argue la société. Une matière première « durable » qui, selon l’entreprise, nécessite 50 fois moins d’eau et produit 100 fois moins de gaz à effet de serre que la viande de bœuf, à quantité égale. « Deux milliards de personnes dans le monde consomment déjà ce type d’aliments », met en avant Cédric Auriol qui revendique le statut de « première entreprise au monde de la filière insecte à être labellisée Iso 22000 ».

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