La pénurie de moutarde, c’est fini
L’offre de moutarde progresse aussi bien en France qu’au Canada. Cependant le produit français reste plus onéreux que son concurrent canadien.

« Notre production de graines de moutarde pourrait atteindre 23 000 tonnes cette année », a indiqué Guy Brabant, président de Charbonneaux-Brabant à l’occasion de la Journée des fédérations, hier à Paris, contre 6 000 tonnes en 2022. A la suite des récoltes canadiennes insuffisantes en 2021, l’entreprise a relocalisé sa production en 1987. Avec l’association Moutarde de Bourgogne, elle a misé sur les étudiants de l’Institut agro Dijon pour développer de meilleures techniques culturales, rechercher de nouvelles variétés et accroître les rendements.
La moutarde française reste plus chère
Environ 65 % de la moutarde de Bourgogne est produite dans la région éponyme. Faute d’offre canadienne en 2022, de nombreux moutardiers se sont tournés vers ces graines brunes. « Les commandes des industriels ont doublé de 8 000 tonnes à 15 000 tonnes en un an », a ajouté Guy Brabant. Cette année, vont-ils accepter de payer un prix plus élevé de 30 % « malgré la pression pour ne pas augmenter les prix aux consommateurs », s’est interrogé le président de Charbonneaux-Brabant.
Au Canada, rebond en superficie
Dans le même temps, la superficie canadienne est annoncée en hausse. Statistique Canada, relayée par The Western producer, l’annonce en hausse de 15 % sur un an. Une offre excédentaire pourrait faire baisser les graines à 1 $/kg et viendrait contraster avec la flambée des prix de ces derniers mois.