La mâche nantaise sera à l’heure
La campagne de mâche a démarré dans de bonnes conditions climatiques. Après une année 2010 perturbée, les maraîchers nantais sont prêts à répondre au dynamisme du marché, tiré par la consommation allemande.
Si l’on en produit aujourd’hui toute l’année, la pleine saison de la mâche s’étale d’octobre à mai. Le pays nantais, premier bassin français et européen, concentre 85 % de la production nationale. Pour marquer le lancement de la campagne, la commission jeunes de la Fédération des maraîchers nantais et l’association Mâche Pays de la Loire ont organisé le samedi 13 novembre une opération de promotion à travers la Loire-Atlantique. 55 producteurs, jeunes, moins jeunes et même retraités, sont venus à la rencontre des consommateurs dans cinq supermarchés de Nantes et des zones de production. Cette action commune, qui a réussi à positionner toutes les marques locales, témoigne d’une filière « qui sait collectivement faire face à des périodes difficiles », observe David Dubois, président de la commission jeunes et associé du GAEC des Sables à La Planche, faisant allusion à une dernière campagne « très compliquée ». La faute à un climat favorable à une pousse rapide, qui a provoqué une explosion des volumes sur novembre et la première quinzaine de décembre 2009, entraînant un écroulement des prix.
Sur un marché très volatil, qui peut rapidement varier de 1 à 5, la campagne qui démarre s’annonce plus sereine. Les maraîchers ont semé en octobre dans de bonnes conditions, « sous le soleil, sur des terres non gorgées d’eau, ce qui laisse présager des cultures de qualité », relate David Dubois. Des conditions tellement bonnes que la forte hygrométrie constatée début novembre n’a pas entamé le moral des maraîchers nantais.
50 % des volumes absorbés par l’export
Seules les fortes pluies de la semaine 40, début octobre, ont entraîné un décalage entre l’offre et la demande, qui ne sera pas rattrapé. C’est surtout au marché allemand que les producteurs nantais ne pourront répondre complètement. L’export absorbe 50 % des volumes de mâche produits sur le Bassin nantais. C’est en grande partie le dynamisme du marché allemand qui a tiré les volumes vers le haut ces dernières années. Ceux-ci devraient approcher les 32 000 tonnes sur 2011, comme l’an dernier. Environ 6 000 hectares sont semés en mâche sur les quatre zones de production du territoire nantais, dont la principale reste les bords de Loire, autour de La-Chapelle-Basse-Mer et Saint-Julien-de-Concelles. La filière, qui compte 150 producteurs, emploie 3 100 personnes en culture, lavage, conditionnement, commerce, d’où son importance pour l’économie locale. Elle regarde plutôt sereinement la hausse du prix des intrants, des couvertures plastiques et des conditionnements. La consommation de mâche est en effet sur une bonne dynamique. Après avoir communiqué en région parisienne, les maraîchers nantais entendent faire connaître leur produit dans la moitié sud de la France, où sa notoriété est bien moindre.