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La consommation marque le pas

Alors que les éleveurs peinent à répercuter la hausse des coûts de l’aliment, les professionnels de l’abattage découpe doivent faire face à des consommateurs économes, de moins en moins attirés par la viande bovine.
FranceAgriMer calcule dans sa synthèse de septembre qu’une hausse de 50 % des coûts des céréales se traduit par une hausse de 2 à 6 % des coûts de production pour les producteurs, selon les catégories d’animaux. La hausse de cet été n’est ressentie que depuis peu par les éleveurs car jusqu’à l’automne, les fabricants d’aliment ont joué avec leurs stocks et en substituant dans les rations les céréales les plus chères par d’autres. Mais aujourd’hui, les céréales entrant dans les mangeoires sont celles qui ont flambé cet été, et les éleveurs sont confrontés à des coûts de production qui grimpent. Les plus touchés sont les éleveurs porcins dont l’aliment compte, d’après FranceAgriMer, pour 60 % des coûts de production. Si l’impact est moindre sur l’élevage bovin, il n’est pas négligeable. À court terme, les stratégies adoptées par les éleveurs se révèlent sur les marchés. Pour économiser de l’aliment, les animaux vendus sont moins engraissés, moins proches de la finition. Et donc vendus moins cher. Les éleveurs sont aussi tentés de réformer plus rapidement, et l’offre augmente alors sur les marchés. Alors que la demande est peu évolutive, ce regain d’offre crée une nouvelle morosité dans les cours. En effet, répercuter la hausse des coûts de production ne peut se faire que dans une dynamique de marché active, où la demande est prête à payer plus. Or il apparaît difficile pour certains intermédiaires d’envisager de répercuter ces hausses sur un consommateur de plus en plus frileux, et qui a tendance à arbitrer son budget en limitant le poste alimentation en cette période de crise. 

Les Français se ruent sur la viande hachée surgelée
Depuis deux ans, les ménages substituent en effet les produits les plus chers par d’autres moins couteux à la portion. À la place d’un steak, une tranche de jambon, à la place du porc, des oeufs, etc. Pourtant, les Français sont les premiers mangeurs de viande bovine en Europe, avec 25,4 kg équivalent carcasse (kec) par habitant en 2009 d’après FranceAgriMer, contre une moyenne communautaire de 15 kec. En moyenne à 12,36 euros/kg en septembre d’après Kantar World- Panel, la viande bovine est la troisième viande la plus onéreuse après la viande de cheval et de veau (respectivement à 14,5 et 14,4 euros le kilo). Si les ménages se détournent de la viande fraîche, ils se ruent en revanche sur la viande hachée surgelée, dont les achats ont augmenté de 20,3 % en septembre par rapport à la même période de 2009. Avec un prix au kilo plus de deux fois inférieur (à 5,36 euros en moyenne), elle a de quoi séduire des consommateurs au budget serré. 
Mais les éleveurs peuvent aider au retour de la viande bovine dans les assiettes malgré la crise. Ainsi, par exemple, les animaux de plus petit gabarit, permettant de faire des portions moins chères donc plus abordables, commencent à connaître un engouement croissant. 

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