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La consommation alternative progresse malgré l’inflation

Alors que le bio patine, certains labels comme « plein air » et « sans résidus de pesticides » affichent des ventes très dynamiques, car ils sont perçus comme plus accessibles. Selon Nielsen, ils ne s’opposent pas au bio car attirent des publics différents.

hypermarché
Si les volumes de bio reculent, d'autres arguments comme le plein-air ou le sans huile de palme séduisent les Français
© Virginie Pinson

Alors que les mauvais chiffres du bio s’alignent, les Français affichent néanmoins, toujours, une volonté de consommer mieux pour leur santé et pour la planète. Tous les produits qui répondent à ces deux attentes sont regroupées sous le terme « consommation alternative » dans la dernière étude de Nielsen IQ.  « 37 % des Français accordent une grande importance à la durabilité, 53 % y accordent plus d’importance qu’il y a deux ans, mais seulement 10 % sont prêts à payer plus cher une alternative durable » explique Tarek Louadj, expert Consommateur Nielsen IQ, lors d’un webinaire. Il illustre la belle résistance de la catégorie « consommation alternative », dont les ventes s’effritent de seulement 1,2 % en volume (contre -1,3 % pour le conventionnel) tandis que l’assortiment recule de 5,8 % (contre 4,2 % en conventionnel).

Les segments où la consommation alternative est bien installée

Sur le segment du petit déjeuner, les ventes en unités de produits alternatifs ont bondi de 6 % sur les 32 premières semaines de l’année. Alors que le conventionnel reculait de 2 %. Même tendance dans le segment « pour autrui » (pour bébés, pour les animaux), avec des produits alternatifs qui gagnent 5 % en volume contre -3 % sur le conventionnel. « L’engagement perdure sur ces catégories ou l’alternatif était bien installé », conclut Tarek Louadj. Pour les produits pour autrui, l’alternatif pèse pour 30 % des volumes, pour le petit-déjeuner, c’est 25 %.

Le bio n’est pas l’argument majeur

La consommation alternative au sens de Nielsen regroupe tous les produits mettant en avant des arguments sains et durables. Le bio en fait partie. « Mais le bio est loin d’être le premier argument. Sur les produits pour autrui, c’est le naturel, sur le petit déjeuner, le sans huile de palme, sur les produits plaisirs, le sans sucre ajouté », décrypte Tarek Louadj, qui note tout de même que le bio reste le premier argument pour la cuisine, le placard et le frigo.

Des promesses claires, pas comme pour le bio

Pour l’expert de Nielsen, « la consommation alternative sort du bio pour des arguments beaucoup plus clairs et faciles à comprendre. Parmi les mentions les plus scrutées par les acheteurs, on trouve :

  • Sans sucre ajouté
  • Plein air
  • Produit en France
  • Sans huile de palme
  • Sans sel ajouté
  • Sans nitrite
  • Sans conservateurs
  • Sans colorants artificiels
  • Sans arôme artificiel
  • Sans résidu de pesticide

L’offre alternative recule parfois plus vite que la demande !

Certains arguments mis en avant sur le segment alternatif ont un franc succès, avec des volumes qui décollent malgré le contexte : +15,6 % pour le plein-air (œufs, poulet), +12,3 % pour le sans conservateur, +8,7 % pour le sans pesticide, +7,8 % pour le sans gluten et le naturel et +7,4 % pour le sans huile de palme. A comparer au -10,3 % affiché par le bio. « Sur les huit catégories en croissance, 7 d’entre elles voient leur offre croître moins vite que les volumes. Sur les 15 en recul, 12 d’entre elles voient leur offre reculer plus vite que leurs volumes », écrit l’expert.

« ces offres alternatives sont complémentaires au bio », pour Nielsen.

Les Français ne comprennent pas le bio

Ce qui ressort de l’étude de Nielsen, c’est que les arguments simples bénéficient d’un bon impact chez des consommateurs qui se montrent perdus face aux promesses mal comprises du bio. Ainsi 40 % estimes que le « sans résidus de pesticide » permet une agriculture écologique, ils ne sont que 27 % à répondre la même chose pour le bio !

Des nouvelles offres accessibles et complémentaires du bio

Le panéliste donne trois exemples de prix.

« Plus de la moitié des achats du produit alternatif sont réalisés par les foyers modestes, de classes moyennes inférieures » explique Tarek Louadj, qui continue « ces arguments permettent donc un premier engagement de personnes qui ne le ferait pas autrement, car ils n’ont pas la capacité financière ou la conviction pour acheter bio ». 86 % des acheteurs de jambons sans nitrites n’achètent pas de bio, 72 % pour les légumes en conserves sans résidus de pesticides et 59 % pour les acheteurs d’œufs plein-air. De quoi conclure « ces offres alternatives sont complémentaires au bio », pour Nielsen.

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