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Filière
Hugo Reitzel a relancé le cornichon français

Composée aujourd’hui de onze producteurs, la filière du cornichon français relancée par Hugo Reitzel France en 2016 fait face à un coût de production élevé et crée la demande.

Emmanuel Bois, directeur général de Hugo Reitzel France.
© V. R.

Hugo Reitzel France (200 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017) a réussi à relancer la filière du cornichon français, occupant à l’heure actuelle entre 1 et 2 % des parts de marché. « Notre volonté n’est pas de remplacer les cornichons indiens. Nous souhaitons atteindre 5 % de parts de marché », prévient Emmanuel Bois, directeur général de Reitzel France. Aujourd’hui, les cornichons sont importés très majoritairement d’Inde grâce aux conditions climatiques idéales du pays pour la culture de cornichons, et au faible coût de la main-d’œuvre.

« Le cornichon a besoin de beaucoup d’eau, ne pousse qu’entre 15 et 35 °C, et est très sensible au mildiou. En Inde, il y a possibilité de faire trois récoltes par an, alors qu’en France, l’été est la seule fenêtre de tir. La récolte est par ailleurs intense, car le cornichon peut doubler de taille en une seule journée, et n’est pas mécanisable », explique Emmanuel Bois.

Un coût de production six fois plus élevé

Commencée en 2016 avec deux agriculteurs et 3 hectares de culture, la filière compte aujourd’hui onze producteurs dans le Centre Val de Loire et dans les Pays de la Loire. Hugo Reitzel France a promis aux agriculteurs un dédommagement pour les trois premières années si la production tournait à l’échec. En assurant cette caution, les banques ont donné leur accord pour prêter les 7 000 à 8 000 euros par hectare requis pour cette culture.

En 2017, Hugo Reitzel France a vendu 600 000 bocaux de cornichons pour les GMS et 80 000 pour les professionnels de la restauration. « Malgré un coût de production six fois plus élevé, transport compris, que les cornichons d’Inde, nous vendons nos produits seulement 30 % plus cher. Nous avons fait de gros efforts pour rendre le prix accessible », précise Emmanuel Bois.

Il y a tout un travail d’éducation à apporter

Le cornichon référence indien est à environ 12 euros le kg, pendant que le français se situe entre 13 et 16 euros le kg. L’entreprise a dû faire face à l’absence de demande de cornichons français chez les consommateurs, « puisqu’ils ignorent que le produit standard est importé d’Inde. Il y a tout un travail d’éducation à apporter », explique Emmanuel Bois. Le vinaigre dans lequel est conservé le fruit est français lui aussi, tout comme les épices qui l’accompagnent (l’aneth, la coriandre) et l’emballage. « Produire du cornichon français ne représente pas seulement un acte citoyen, nous voulons proposer des produits originaux avec un bon goût », ajoute-t-il.

Afin de démarcher des restaurateurs, Hugo Reitzel France (120 salariés) s’est allié avec le grossiste Le Cercle vert, qui met à disposition sa force de frappe pour assurer ce travail d’éducation auprès des professionnels de la RHD.

Bilan à date de cette relance : « nous avons peu de volumes, nous n’arrivons pas à nous créer un stock », commente Emmanuel Bois. Il souhaiterait voir à terme l’émergence d’une filière cornichon structurée et travailler avec des coopératives, notamment pour optimiser les moyens de production.

La taille comme critère

Les deux usines de Hugo Reitzel France sont munies d’un outil industriel capable de détecter et trier les cornichons selon leur taille. Les professionnels de la restauration commandent des cornichons de type 80 + (1 kg de cornichon contient environ 80 fruits). Les cornichons vendus en GMS sont plus petits, de format 120 + ou 150 +, appelés aussi extra-fins. « Plus les cornichons sont récoltés petits, plus ils sont chers », précise Emmanuel Bois, directeur général de Reitzel France. Par ailleurs, ces usines se situent à faible distance des producteurs, pour des cornichons distribués majoritairement en Île-de-France, dans le but de minimiser au maximum les coûts de transport.

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