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«Garder un centre de décision en Franche-Comté»


> Guy Belot, ex-dirigeant de l'entreprise familiale Belot Frères.
Guy Belot a cédé son entreprise d'abattage et de découpe de viandes, Belot Frères, à une coopérative locale en 2011. Belot est maintenant une filiale de Franche-Comté Élevage. Retour sur cette cession exemplaire dans un secteur difficile.

Les Marchés Hebdo : Vous avez cédé votre entreprise à la coopérative Franche-Comté Élevage. Quelles motivations aviez-vous ?

Guy Belot : J'avais trois ambitions : préserver l'entreprise, sauver les emplois et garder une direction régionale. Au-delà, je voulais garder un centre de décision en Franche-Comté pour la race montbéliarde. Si l'abattoir de Besançon avait fermé, le centre de décision aurait été transferé à Quimperlé, chez Bigard. J'avais toujours été proche des éleveurs, et on se connaissait plutôt bien avec Franche-Comté Élevage (FCE), nous leur achetions des bovins.

LMH : Certaines circonstances vous avaient-elles conduit à cette solution ?

G. B. : La défaillance d'Arcadie nous avait mis dans une situation délicate. J'ai dû porter l'abattoir de Besançon à bout de bras. Mais ça nous a amenés à réfléchir et à trouver des solutions. J'ai mobilisé les élus locaux. FCE a pu profiter de concours publics lors de la reprise.

LMH : Vous êtes resté aux affaires deux ans après la cession. Cette transition vous a semblé nécessaire ?

G. B. : Nous avions recruté Benoit Lefez, aujourd'hui administra-teur, qui venait de Socopa. Nous lui avons transmis nos valeurs. Il ne faut pas que les clients et les fournisseurs souffrent d'un chan-gement de direction.

LMH : Êtes-vous satisfait de l'évolution ?

G. B. : L'abattoir est passé de 7000 t à 8 500 t. Ça va plutôt bien et pratiquement toutes les synergies envisagées se sont réalisées. La Franche-Comté a l'atout d'avoir beaucoup d'AOP, le comté en particulier, ce qui garantit l'avenir de l'élevage bovin dans la région. Nous avons un groupe solide sur la région, en porcs comme en bovins. Et, par ailleurs, mon exemple a fait école auprès de négociants qui faisaient la grimace au moment de ma cession à la coopérative. Depuis, cinq d'entre eux se sont regroupés dans Alliance Bétail.

LMH : Vous recommanderiez à d'autres patrons ce type de transmission ?

G. B. : Je ne manque jamais d'encourager ceux de la FNICGV de viser des enjeux régionaux, sans sectarisme. Les entreprises de taille moyenne peuvent faire dans une région ce que les grandes ne feront pas, en s'appuyant sur l'économie locavore.

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